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Santé

Sarthe: depuis janvier, on ne pratique plus d'IVG dans ce centre hospitalier

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - GUILLAUME SOUVANT / AFP

Dans un centre hospitalier de la Sarthe, les IVG ne sont plus pratiqués depuis janvier. La raison? Un départ à la retraite non remplacé, et l'invocation de la clause de conscience d'autre praticiens.

Dans la Sarthe, l’accès à l’IVG peut être difficile. Le Pôle Santé Sarthe et Loir, situé dans la petite commune de Bailleul, a suspendu en janvier dernier les opérations d’interruptions volontaires de grossesse, comme l’explique Le Figaro. Si 67 IVG avaient été pratiquées dans ce centre hospitalier en 2017, les femmes qui souhaitent se faire avorter sont désormais redirigées vers Angers à 45 minutes de là, ou au Mans à une demi-heure.

Une situation préoccupante mise en lumière par une sénatrice de la Sarthe, la socialiste Nadine Grelet-Certenais mardi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Interrogée par Le Figaro elle a affirmé que le problème était double. D’un côté, le problème de désert médical et de l’autre celui de l’accès à l’IVG pour toutes:

"N’importe quelle femme doit pouvoir accéder à un service réalisant des IVG partout sur le territoire", plaide-t-elle.

La réalisation d’IVG a été interrompu faute de personnel. Si deux gynécologues-obstétriciens assuraient la réalisation d’IVG jusqu’en janvier 2017, c’est le départ à la retraire de l’un deux à cette date, qui a obligé l’hôpital à arrêter de pratiquer des avortements. Trois autre praticiens pourraient en effectuer, mais ils invoquent leur clause de conscience, qui stipule qu’un médecin n’est "jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse".

Une solution pour janvier 2019 ?

"La pratique de toutes les IVG ne pouvait reposer sur une seule personne en temps partiel, par ailleurs chargée de multiples activités. Plutôt que de risquer de dépasser les délais, ce qui serait gravissime dans de tels cas, et face à l'impossibilité pour nous d'assurer ces interventions de manière pérenne et sécurisée, nous avons préféré suspendre les IVG de manière temporaire", assure de son côté Annie-Laure Desprez, responsable des ressources humaines et des affaires médicales de l'établissement.

Alertée, Agnès Buzyn la ministre de la Santé, assure que l'envoi des patientes vers d'autres hôpitaux n'est qu'une solution "palliative". Elle a proposé l'emploi d'un médecin généraliste titulaire d'un diplôme universitaire en gynécologie qui accepterait de travailler 20% de son temps au centre hospitalier de Bailleul. Si le candidat est trouvé, la réalisation d'IVG pourrait reprendre dès septembre, assure la ministre. Le centre hospitalier se montre moins optimiste: si cette option, sur laquelle compte également la DRH, est trouvée, elle ne pourra être effective au plus tôt que pour "le tout début de l'année 2019", assure de son côté Annie-Laure Desprez.

G.D.