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Santé

Qu'est-ce que la fièvre catarrhale ovine, ou maladie de la langue bleue, détectée dans le Nord?

Un troupeau de moutons (photo d'illustration).

Un troupeau de moutons (photo d'illustration). - Ludovic MARIN / POOL / AFP

Un nouveau sérotype de cette infection virale est apparu pour la première fois en France en ce début de mois d'août. Des régulations de déplacements d'animaux et une campagne de vaccination sont mises en place.

Les autorités sanitaires avaient pourtant pris des mesures. Un premier foyer en France de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 a été confirmé dans un élevage ovin de Marpent (Nord), a annoncé ce mercredi 7 août la préfecture du Nord.

Également appelée maladie de la lange bleue, cette infection virale transmise par des moucherons culicoïdes touche les ruminants domestiques: les ovins, les bovins et les caprins.

En Europe depuis fin 2023

La maladie, originaire des zones subtropicales d'où viennent les insectes, est apparue pour la première fois en France continentale, sous d'autres sérotypes, en 2006.

D'après le ministère de l'Agriculture, les symptômes pour les animaux peuvent se manifester par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante, la perte des petits en gestation, un œdème de la face ou aller jusqu'à la mort.

La fièvre catarrhale ovine (FCO) était déjà présente en France, avec les sérotypes 4 (en Corse) et 8 (en France continentale).

Le foyer nordiste, "confirmé le 5 août" par l'agence sanitaire Anses, est le premier en France de ce sérotype. Avant ces derniers jours, le sérotype 3 n'avait été détecté en Europe qu'à la fin de l'année 2023. D'abord aux Pays-Bas, autour d'Amsterdam. Puis en Belgique et Allemagne quelques semaines plus tard.

Les autorités en alerte

C'est la proximité des foyers avec la frontière française qui a alerté les autorités sanitaires. Si la maladie n'affecte pas l'homme ni les denrées alimentaires issues des animaux (viande, lait, etc.), elle peut avoir de réelles répercussions économiques sur le secteur agricole, même si sa détection n'entraîne pas l'euthanasie des animaux, contrairement à la grippe aviaire.

"Le sérotype 3 est une menace pour le cheptel ovin français puisque c'est un virus qui induit des manifestations cliniques qui peuvent être assez conséquentes. (...) Très clairement, il y a des ovins qui meurent" dans des proportions variables d'un élevage à l'autre, avait observé fin juillet auprès de l'AFP le directeur du laboratoire de santé animale de l'Anses, Stéphan Zientara.

Après la détection de ce sérotype dans un foyer belge proche de la France, le ministère de l'Agriculture avait annoncé la semaine dernière la création d'une zone "régulée", du Pas-de-Calais à la Moselle, où les déplacements de bovins, chèvres et moutons sont soumis à des restrictions.

Une vaccination "volontaire" sera proposée et le vaccin "mis à disposition gratuitement par l'État", a annoncé lundi le ministère. Le 5 juillet dernier, le ministère avait anticipé en commandant 600.000 doses d'un vaccin du laboratoire Boehringer Ingelheim et 4 millions d'un autre du laboratoire CZV.

Théo Putavy avec AFP