Nage, endurance, fitness: quel est le meilleur sport contre les maladies cardiaques?

Le cyclisme serait un sport indiqué pour rester en bonne santé. - iStock - FatCamera
Pour garder un cœur en forme, l'activité physique fait partie des premières règles d'or. Quel que soit le sport, l'âge, le niveau d’entraînement, les effets du sport sur l'activité cardiaque ne peuvent être que bénéfiques. Toutefois, des chercheurs de l'université de Sydney affirment dans une récente étude que les niveaux de prévention des risques de santé, et notamment cardiaques, diffèrent en fonction des sports pratiqués.
Il apparaît que pour éviter et retarder le plus possible la survenue de maladies cardiovasculaires, le sport tout indiqué ne serait pas forcément celui que l'on croit. Leurs conclusions montrent en effet que le cyclisme, la natation, l'aérobic et les sports de raquette offrent de meilleurs avantages pour l'espérance de vie que la course.
Les chercheurs ont analysé les données de 11 enquêtes menées en Grande-Bretagne entre 1994 et 2008, avec un total de 80.306 adultes atteints de 52 ans. Dans chacune des enquêtes, les participants ont été interrogés sur le type d'activité et le temps d'exercice physique pratiqué, d'une intensité assez élevée pour les faire transpirer. Seuls 44% des répondants respectaient le quota d'activité physique hebdomadaire recommandé.
Les activités d'endurance loin derrière
Les activités physiques notées comprenaient des tâches ménagères lourdes (jardinage, bricolage) et les six formes les plus populaires de sport: le cyclisme, la natation, l'aérobic (fitness, gymnastique, danse), le jogging, le football et les sports de raquette (badminton, tennis, squash). La survie de chaque participant a été suivie pendant une période de neuf ans, durant laquelle 8.790 personnes sont mortes de toutes causes confondues et 1.909 d'une maladie cardiaque.
Après avoir pris en compte les facteurs de risques, l'analyse des données indiquait des chances variables de décès selon le type de sport pratiqué. Par rapport aux répondants qui ne pratiquaient pas l'un des sports cités, le risque de décès par n'importe quelle cause était 47% inférieur chez ceux qui jouaient au sport de raquette, 28% plus faible chez les nageurs, 27% plus faible chez les amateurs d'aérobic, et 15% plus faible chez les cyclistes.
Aucune association n'a été notée pour les coureurs ou ceux qui pratiquaient du football. Lorsque les chercheurs ont examiné le risque de décès par maladie cardiaque et accident vasculaire cérébral, ils ont constaté que jouer au sport de raquette était associé à un risque inférieur de 56%, de 41% pour la natation et de 36% pour l'aérobic.
L'intensité et la régularité jouent également
Encore une fois, l'analyse a montré que ni le jogging, ni le football, ni le cyclisme n'étaient associés à un risque significativement réduit de décès par maladie cardiovasculaire. Les scientifiques ont tout de même constaté un risque réduit de 43% de décès toutes causes confondues et un risque réduit de 45% de décès par maladies cardiovasculaires chez les coureurs, par rapport à ceux qui ne pratiquaient pas du tout ce type de sport.
Parmi les adeptes, peu d'entre eux s'y adonnaient régulièrement, ce qui pourrait expliquer le faible impact de ces activités sur le risque de décès. Pour certains sports, plus l'intensité, la durée et le volume étaient élevés, plus la réduction du risque était importante, tandis que pour d'autres, une courbe en forme de U émergeait, indiquant qu'une intensité plus faible était plus bénéfique.
"Nos résultats indiquent que ce n'est pas seulement 'combien de temps' et 'combien de fois', mais aussi 'quel type d'exercice pratiqué' qui peut faire la différence", a déclaré l'auteur principal de l'étude Emmanuel Stamatakis, pour qui ces conclusions sont une raison de plus pour vanter les mérites d'un sport régulier comme un bon moyen de rester en bonne santé.
Mais ces derniers tiennent tout de même à préciser que ces résultats sont à prendre avec précaution, compte tenu de la période relativement courte de l'étude, du fait que certains sports se pratiquent plus facilement tout au long de l'année, que les changements du niveau sportif des participants n'ont pas été suivis, et que le lien précis de cause à effet n'a pas été déterminé. Si la participation à des sports spécifiques peut avoir des avantages significatifs pour la santé, le plus important demeure la mise en œuvre de programmes pour promouvoir l'activité physique en général.