Menaces, dégradations... La tension monte entre exécutif et militants anti-vaccination

Les actes isolés s'accumulent peu à peu. Si quelques centaines de manifestants avaient été recensés en France après les dernières annonces d'Emmanuel Macron, notamment le 14 juillet, il semble que la contestation a passé un cap supplémentaire.
Le 14 juillet dernier en Haute-Savoie, plusieurs dizaines de personnes avaient occupé la préfecture du département afin de montrer leur mécontentement quant aux nouvelles mesures coercitives parmi lesquelles l'élargissement du pass sanitaire. Deux jours plus tard, en marge d'une visite d'Olivier Véran dans le département, quelques dizaines de contestataires étaient de nouveau réunis devant le bâtiment administratif.
"C’est une ultra-minorité, mais c’est comme toujours, ce sont ceux qui font le moins de bruit dont on va parler le plus. Il y a beaucoup plus de personnes dans les centres de vaccination de Haute-Savoie à l’heure où l'on se parle que de gens qui sont près de la préfecture à dire ’non au masque, non au vaccin’, dans l’outrance permanente", avait tempéré le ministre des Solidarités et de la Santé.
Des menaces de plus en plus ciblées
Malgré cette tentative de marginaliser le mouvement, l'exécutif s'inquiète bel et bien d'une montée en puissance, et parfois en violence, des contestataires. Mercredi dernier, la députée LaREM de l'Hérault Patricia Mirallès avait reçu un message de menaces accompagnée d'une menace de mort à peine voilée.
"Dites aux autres députés de bien voter car à partir de maintenant, c’est des vraies balles que vous allez prendre (je suis armé), faites attention où vous allez. Vous nous injecterez jamais le vaccin", peut-on lire.
Quelques heures plus tard, c'est la permanence du député LaREM des Yvelines Didier Baichère qui a été prise pour cible. "S’attaquer probablement à la masse à ma permanence parlementaire ne va pas entamer ma détermination à faire réussir la France", avait-il écrit sur les réseaux sociaux.
Face à ces derniers événements, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, dont la permanence a également été prise d'assaut dans le Finistère, a saisi à la justice.
"Il ne saurait être toléré qu’un représentant de la nation puisse faire l’objet de tentatives d’intimidations visant à entraver l’exercice du mandat souverain qui lui a été confié par le peuple français", a-t-il dit.
Darmanin réplique
Alors, à quelques heures de nouveaux rassemblements qui devraient regrouper plusieurs dizaines de milliers de personnes dans plusieurs villes du pays, l'exécutif a décidé d'agir. Vendredi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a écrit aux préfets pour leur demander de renforcer les mesures de protection envers les élus.
Ces derniers jours, "des messages de menaces à l'encontre de parlementaires et d'élus se multiplient dans le contexte des revendications anti-vaccinales", écrit Gérald Darmanin dans cette note consultée par l'AFP, également adressée aux directeurs de la police et de la gendarmerie.
En leur demandant "de mobiliser les forces de sécurité intérieure placées sous votre autorité pour rassurer les élus, prévenir ces actes et réagir rapidement en cas d'événement", le ministre rappelle que des actions "parfois violentes" ont eu lieu sur des "permanences et à l'encontre des assistants parlementaires".
Dans le détail, Gérald Darmanin réclame aux préfets et aux forces de l'ordre de "renforcer la surveillance aux abords des permanences des parlementaires ainsi que de leur domicile le cas échéant" ou encore de prendre contact avec les parlementaires et élus pour "leur rappeler les démarches à suivre en cas d'incident".