Les personnes qui ont souffert de l'acné mieux protégées du vieillissement?

L'acné est une maladie de peau très fréquente, qui touche en premier lieu les adolescents. - iStock - gpointstudio
A l'adolescence, les peaux acnéiques peuvent constituer un véritable complexe, qui disparaît le plus souvent à l'âge adulte. Ceux qui en ont souffert durant plusieurs années pourraient cependant trouver consolation dans la récente étude de chercheurs du King's College de Londres. Ces derniers ont découvert que les personnes qui connaissent bien l'acné seraient susceptibles d'être moins sensibles au vieillissement de la peau.
La raison se trouverait du côté des télomères dans leurs globules blancs plus longs que la moyenne, un signe que les cellules sont mieux protégées. Les télomères sont des fragments d'ADN qui se situent à l'extrémité des chromosomes pour les protéger de la détérioration au cours du processus de réplication. Plus les cellules vieillissent et plus ils se décomposent et rétrécissent pour aboutir à la mort cellulaire, un processus normal de la croissance humaine.
Pourquoi leurs rides apparaissent plus tard
Des études antérieures avaient déjà montré que la longueur des télomères des globules blancs constituait un facteur prédictif du vieillissement biologique et constituait un exemple fiable de la longueur des télomères dans les autres cellules de l'organisme.
"Depuis plusieurs années, les dermatologues se sont aperçus que les peaux acnéiques vieillissent moins vite que les autres. Et bien que cela a été observé en clinique, les causes biologiques n'étaient pas claires", explique l'un des auteurs des travaux, le Dr Simone Ribero.
Les signes importants du vieillissement tels que les rides et l'amincissement de la peau apparaissent en effet souvent plus tard chez ces personnes. Pour mener l'étude, les chercheurs ont mesuré la longueur des télomères dans les globules blancs de 1205 jumelles, dont un quart a déclaré avoir eu de l'acné. Les analyses statistiques, après ajustement de facteurs (âge, poids) ont montré que la longueur des télomères chez les personnes qui ont rencontré ce problème de peau était significativement plus longue.
Ce qui signifie que leurs globules blancs sont davantage protégés contre la détérioration habituelle liée à l'âge. En regardant de plus près leur génétique, les chercheurs ont découvert qu'un gène impliqué dans la longueur des télomères était également associé à la survenue de l'acné. Une découverte qui a son importance puisque les scientifiques suggéraient jusqu'ici la piste d'une plus grosse production de sébum.
Une différence dans les gènes
Les chercheurs ont ensuite comparé l'expression des gènes de ces mêmes jumelles avec de l'acné à celle de femmes du même âge qui n'ont pas eu ce problème avec des biopsies de peau, pour identifier les voies génétiques possibles. Une particularité a bien été découverte, celle d'une voie génétique appelée P53 qui régule la mort cellulaire programmée, et qui semblait être moins active dans la peau des personnes souffrant d'acné.
Mais ces derniers précisent que ces conclusions nécessitent une enquête plus approfondie pour identifier d'autres gènes impliqués dans le vieillissement cellulaire et trouver comment ils diffèrent chez les personnes souffrant de l'acné.
"Les télomères plus longs sont susceptibles d'être l'un des facteurs expliquant la protection contre le vieillissement cutané prématuré chez les personnes qui ont déjà souffert de l'acné. Une autre voie importante, liée au gène p53, un protecteur de génome, est également pertinente lorsque nous avons examiné l'expression du gène dans la peau de jumeaux avec de l'acné par rapport aux jumeaux sans", conclut le Dr Véronique Bataille principal auteur des travaux.
L'étude comporte néanmoins des limites, car elle a été réalisée uniquement sur des femmes et est basée sur l'autodéclaration de gravité de l'acné des patients.