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La grippe s'invite pour les fêtes de fin d'année

Chaque hiver, la grippe saisonnière touche en moyenne 2,5 millions de personnes en France

Chaque hiver, la grippe saisonnière touche en moyenne 2,5 millions de personnes en France - iStock - South_agency

Selon SOS Médecins, le nombre de syndromes grippaux est en nette progression depuis deux semaines sur l'ensemble du territoire. L'association estime que le seuil épidémique risque de se déclencher au moment des fêtes de fin d’année et rappelle l'importance de la vaccination.

Alors que la France connaît un démarrage fort et précoce de l'épidémie de gastro-entérite, il faudra bientôt faire avec l'arrivée de la grippe. Selon SOS Médecins qui reprend les données de l'Irsan* le nombre de syndromes grippaux diagnostiqués est en forte progression depuis 2 semaines: plus de 70% d'augmentation, en raison d'une "propagation du virus grippal qui devrait s'accentuer rapidement".

Le seuil de détection précoce national n’est pas encore atteint, mais il est probable qu’il soit dépassé avant les fêtes de fin d’année. Car avec les regroupements familiaux et les nombreux déplacements, cette période s'avère propice à la propagation des virus.

"Même s'il est difficile de se prononcer sur le mouvement épidémiologique, on sait que lorsque les valeurs montent, cela signifie que le virus va s'installer. On le surveille toutes les semaines. On ne peut pas encore parler d'épidémie mais sa croissance commence un peu plus tôt que d'habitude", explique à Santé Magazine le Dr Pierre-Henry Juan, président de SOS Médecins.

Le virus grippal A(H3N2) en tête des cas

Toutes les régions commencent à être touchées par la grippe mais l'Irsan indique que les taux d'incidence les plus élevés sont enregistrés en PACA, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Ile-de-France. "La ville de Sens, de Lyon ou encore Toulon semblent être particulièrement touchés cette semaine", ajoute SOS Médecins.

L'Irsan estime par ailleurs qu'au cours de la période "allant du mardi 06 décembre 2016 au lundi 12 décembre 2016, la grippe a touché 111 303 nouvelles personnes en France métropolitaine. Cette valeur est en augmentation de 71,86% par rapport à la semaine dernière (64 765). Ceci représente une incidence hebdomadaire de 168 cas pour 100 mille habitants".

Les analyses établies par le réseau Sentinelles sont quant à elles inférieures, avec un taux d’incidence des cas estimé à 54 cas pour 100 000 habitants, soit en dessous du seuil épidémique estimé à 160 cas pour 100 000 habitants. Les prélèvements réalisés ont permis de constater que le virus grippal A(H3N2) est le plus détecté. Lors de la saison 2015-2016, l’épidémie de grippe a duré 11 semaines au lieu des 9 observées en moyenne.

Il n'est pas trop tard pour se faire vacciner

Une épidémie "tardive, longue mais d’ampleur et de gravité modérées", selon Santé Publique France qui a lancé le 7 octobre la campagne de vaccination annuelle qui se déroulera jusqu'au 31 janvier. Pour éviter d'être contaminé pendant la période des fêtes de fin d'année, mieux vaut se faire vacciner sans délais car l'immunité est acquise en 9 à 15 jours.

La vaccination est particulièrement recommandée chez les plus de 65 ans, les enfants à partir de 6 mois porteurs d'une affection chronique et les femmes enceintes quel que soit le trimestre de grossesse et les sujets ayant une profession exposée. "De manière générale, la vaccination est bien suivie chez les personnes âgées mais moins chez les nourrissons", précise le Dr Dr Pierre-Henry Juan.

Ce dernier tient à ajouter que "les personnes doivent comprendre qu'il est encore temps de se faire vacciner, cela permet d'éviter beaucoup d'effets secondaires". Car si le vaccin demeure le moyen le plus efficace pour protéger les personnes les plus à risque, "moins d’une personne sur deux pour lesquelles la grippe représente un danger est vaccinée", estime Santé Publique France.

L'année dernière, près de 3 000 hospitalisations ont été rapportées par les services d’urgence et un total de 2,3 millions de personnes ont consulté pour un syndrome grippal.

*Institut de Recherche pour la valorisation des données de santé

Alexandra Bresson