Journée mondiale: les hépatites en cinq chiffres

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325 à 400 millions
Le nombre de personnes vivant avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC) dans le monde. Il existe cinq virus principaux responsables d’hépatite virale: A, B, C, D et E. En général, les hépatites A et E sont causées par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Les hépatites B, C et D surviennent habituellement après un contact avec des liquides biologiques contaminés (transfusions sanguines, procédures médicales avec du matériel contaminé).
La transmission du VHC et du VHB peut également se produire lors des rapports sexuels non protégés et de la mère au nouveau-né. Les hépatites B et C représentent les enjeux les plus importants en termes de santé publique, en raison du nombre de cas et de leur gravité. "On estime qu’en 2015 dans le monde, 257 millions de personnes vivaient avec le virus de l’hépatite B (VHB) et 71 millions avec celui de l’hépatite C (VHC).", affirme l'OMS.
Par ailleurs, 1,4 million de personnes en meurent chaque année, un chiffre plus élevé que pour le VIH ou la tuberculose. A eux seuls, 11 pays concentrent près de 50% de la charge mondiale de l’hépatite chronique: Brésil, Chine, Égypte, Inde, Indonésie, Mongolie, Myanmar, Nigéria, Ouganda, Pakistan et Vietnam.
5%
L'estimation de l'OMS en ce qui concerne les personnes porteuses d’une hépatite chronique qui ont connaissance de leur infection au niveau mondial. "Aujourd'hui, seule une personne sur vingt sait qu'elle a une hépatite et seulement une sur 100 est traitée.", fait savoir l'organisation.
Cette dernière en explique la principale raison: "les tests de dépistage sont complexes et peuvent être coûteux, avec des capacités insuffisantes au niveau des laboratoires dans de nombreux pays." A titre d'exemple, en 2015, seules 9% des personnes infectées par le VHB et 20% de celles infectées par le VHC avaient été dépistées et diagnostiquées.
4,5 millions
Le nombre d'infections par an chez l'enfant que permet de prévenir le vaccin contre l'hépatite B. Sur ce sujet, l'OMS indique qu'entre "l’époque avant la vaccination (qui, selon l’année d’introduction du vaccin va jusqu’aux années 1980 ou au début des années 2000) et 2015, la proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant de nouvelles infections a été ramenée de 4,7 % à 1,3%."
En 2014, 184 pays avaient intégré l’administration du vaccin contre l’hépatite B aux nourrissons dans leur calendrier de vaccination et 82% des enfants dans ces pays avaient reçu ce vaccin. En France, la vaccination contre l’hépatite B est recommandée pour tous les nourrissons (dès l'âge de 2 mois) et jusqu’à l’âge de 15 ans.
Le schéma de vaccination est constitué de 3 doses à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois, mais en raison d'une pénurie de ce vaccin, celle-ci peut également être réalisée dans le cadre d’un vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite et les infections à Haemophilus influenzae b. Par ailleurs, cette vaccination figurera, à partir de 2018, parmi les 8 vaccins qui deviennent obligatoire chez l'enfant, en complément des 3 vaccins actuellement obligatoires.
90%
Le pourcentage de personnes ayant une hépatite C qui peuvent guérir complètement en 3 à 6 mois si elles ont accès à un traitement. Notamment grâce à l’introduction de médicaments appelés antiviraux à action directe (AAD), qui permettent d’obtenir des taux de guérison supérieurs à 95%. "Ces principes actifs sont bien plus efficaces, plus sûrs et mieux tolérés que les traitements plus anciens. Ils peuvent guérir la plupart des cas d’infection à VHC et ils sont plus courts (12 semaines en général).", explique l'OMS.
Mais si l'accès au traitement du VHC s’améliore, il reste limité en raison de son prix. Dans les pays à revenu intermédiaire, le prix d’un traitement de 3 mois au sofosbuvir et au daclatasvir varie beaucoup: de 9400 dollars au Brésil à 79 900 en Roumanie. Les coûts élevés ont conduit à un rationnement des traitements dans certains pays, y compris dans l’Union européenne.
En France, l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé en mai 2016 l’accès universel à ces traitements mais a dû demander des négociations pour faire baisser le prix du médicament Zepatier. Il sera vendu au prix de 28 732 € pour un traitement de 12 semaines, un coût inférieur de près de 38% à celui des autres médicaments actuellement disponibles sur le marché.
2030
L'année qui doit représenter le point d'orgue de tous les progrès réalisés vers la réalisation de l’objectif d’élimination de la maladie. En mai 2016, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, 194 gouvernements ont adopté la première Stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale et ont convenu des premières priorités au niveau mondial, parmi lesquelles parvenir à traiter 8 millions de personnes contre l’hépatite B ou C d’ici à 2020.
À plus long terme, la stratégie vise à dépister 90%, à traiter 80% des personnes ayant une hépatite B et C et à diminuer de 65% le nombre de décès dus à l'hépatite virale d'ici 2030. "La stratégie est ambitieuse, mais nous disposons déjà des outils pour atteindre les cibles. Il existe un vaccin et un traitement efficaces pour l’hépatite B. Pour l’hépatite C, il n’existe pas de vaccin, mais ces dernières années, des progrès spectaculaires ont été accomplis dans le traitement de la maladie.", fait savoir l'OMS.
Les principales méthodes employées consisteront notamment à étendre la vaccination contre l’hépatite B, améliorer la sécurité des injections, des transfusions et des actes chirurgicaux et à améliorer l’accès au diagnostic et au traitement de l’hépatite B et de l’hépatite C.