Covid-19: pourra-t-on bientôt extraire sept doses de vaccin d'un flacon Pfizer/BioNTech?

Un flacon vide du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer-BioNtech, le 2 mars 2021 à Garlan, dans l'ouest de la France - Fred TANNEAU © 2019 AFP
Peut-on vacciner plus avec le vaccin Pfizer/BioNTech? Invité ce lundi sur l'antenne de BFMTV, Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président d'honneur de la Fédération des Médecins de France, l'assure. Pour ce faire, l'expert s'appuie sur les remontées de plusieurs professionnels de santé du centre de vaccination de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, ville où il officie également.
"C'est assez facile à comprendre. Il y a 0,45 ml de vaccin dans chaque flacon, et le protocole c'est d'ajouter 1,8 ml de sérum physiologique, si on a aucune perte, au final ça fait 2,25 ml à injecter, soit sept doses", explique-t-il dans un premier temps.
Nouvelles seringues
Un calcul connu de longue date, mais dont l'utilisation concrète était rendue impossible par des seringues qui n'étaient pas spécialement adaptées aux flacons du vaccin, et qui pouvaient engendrer des pertes infimes, mais suffisantes, pour empêcher cette septième injection. Depuis quelques jours, Jean-Paul Hamon estime que cette anomalie a été réparée.
"Les seringues ne permettaient pas de faire sept doses. Dimanche, les infirmières me disent 'c'est génial on a touché de nouvelles seringues on peut faire sept doses'" grâce à ces nouveaux instruments sertis, qui empêchent la perte de sérum.
Le médecin fait ici référence à un modèle de seringue développé par une société chinoise, qui est livré d’un seul tenant, apprenait le média Capital il y a quelques jours. Comme nouveauté, cette seringue d'une nouvelle génération ne doit pas être assemblée a posteriori, ce qui empêche l'air de rester dans la seringue une fois le piston est pressé et empêche de la même manière le "volume mort", comprendre des gouttes inaccessibles dans le flacon de vaccin.
Interdit par l'ARS?
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Lors de son intervention à BFMTV, Jean-Paul Hamon a assuré que les infirmières de Clamart n'avaient en fait pas pu utiliser cette septième dose le week-end passé.
"Manque de bol, quelqu'un a prévenu l'ARS qui a interdit d'utiliser la septième dose. On l'a systématiquement mise de côté, mais dimanche quelqu'un de l'ARS s'est déplacé pour interdire d'utiliser, on a balancé 50 doses, je suis vraiment en colère", poursuit-il.
A ce sujet, les autorités sanitaires restent encore dans le flou. Contactée par France 3, l'ARS a donné sa version quant à une potentielle septième dose du vaccin Pfizer/BioNTech.
"L’ARS ne préconise pas la recherche d’une septième dose dans les flacons de Pfizer/BioNTech car celle-ci est source d’erreur (erreur de dilution, erreur de prélèvement). Le mélange de plusieurs flacons pour reconstituer une dose est interdit car il présente des risques d’infection."
Toutefois, toujours selon cette dernière, "si un préleveur, au regard du matériel reçu et en respectant les bonnes pratiques est en capacité de prélever une septième dose, il peut l’utiliser".
Ce n'est pas la première fois qu'un imbroglio autour des doses présentes dans un flacon de Pfizer/BioNTech survient. En janvier dernier, la firme américaine avait finalement considéré qu'il y avait bien six doses par flacon.