Covid-19: Alain Fischer défend l'allongement du délai pour la seconde injection du vaccin Pfizer

Le ministre de la Santé Olivier Véran en a fait l'annonce jeudi soir. La France va suivre l'exemple du Danemark et du Royaume-Uni et différer de quelques jours la seconde injection du vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19 dans un souci de faisabilité de la stratégie vaccinale à long terme dans le pays.
"Donner un peu de latitude"
Invité ce vendredi matin sur BFMTV-RMC, Alain Fischer, immunologue et coordinateur de la stratégie vaccinale en France, est revenu sur ce nouveau délai. Dans un premier temps, le "Monsieur vaccin" du gouvernement a tenu à apporter de la nuance sur la limite des six semaines.
"Ce qui est recommandé sur avis de l’ANSM c’est que la seconde dose, qui doit absolument être administrée pour que la vaccination soit efficace et durable, soit administrée entre 3 semaines et au plus tard 6 semaines. Attention, si vous dites qu’on passe de 3 à 6, ce n'est pas ça", explique-t-il.
Selon lui, cette décision a été prise afin de "donner un peu de latitude, une fluidité et flexibilité plus grande pour ne pas manquer de doses. Ca va dans le bon sens pour rendre les choses faisables", a ajouté Alain Fischer.
"Il ne faut pas aller au-delà de 6 semaines"
Également interrogé sur les risques d'un tel report - la posologie de Pfizer indique que les deux doses doivent être injectées à 21 jours d'intervalle maximum - l'immunologue a tenu à se montrer rassurant.
"Moi je soigne des patients qui reçoivent des immunoglobulines, les consignes sont qu’on doit recevoir l’injection toutes les trois semaines, de temps en temps ça dépasse et sous surveillance on peut y arriver, à condition de ne pas aller trop loin. Ce sera la même chose. Il faut un cadre strict, il ne faut certainement pas aller au-delà de six semaines et être vigilant sur cette question. Tout ce qui permet d’amplifier le mouvement de vaccination va dans le bon sens", détaille-t-il, assurant qu'il ne fallait "pas trop se focaliser sur cette question."
Mardi, les experts de l'Organisation mondiale de la santé ont estimé que cette seconde injection pouvait être retardée de quelques semaines dans des "circonstances exceptionnelles."
Le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) sur la vaccination de l'OMS "recommande l'administration de deux doses de ce vaccin dans un délai de 21 à 28 jours", a déclaré lors d'une conférence de presse son président, Alejandro Cravioto.