Cinquième vague: l'institut Pasteur optimiste sur la situation à l'hôpital pour les prochaines semaines

Des personnes portent un masque de protection contre le Covid-19 au Forum des Halles, à Paris, en janvier 2021 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Il avait vu juste fin décembre, cela sera-t-il encore le cas? L'institut Pasteur a publié ce mercredi ses projections sur l'évolution de l'épidémie de Covid-19 en France pour les semaines à venir. Projections rassurantes, optimistes même après une cinquième vague maîtrisée par les hôpitaux mais qui a fait exploser les records de contaminations.
Et pour cause: le variant Omicron a pris depuis la place du variant Delta. Moins virulent mais encore plus contagieux, il est aujourd'hui plébiscité par l'institut Pasteur pour suivre la situation au sein des établissements de santé. Ainsi, Pasteur anticipe une baisse des admissions à l'hôpital, tant en hospitalisation conventionnelle qu'en soins critiques. En précision, alors que 1975 personnes ont été admises à l'hôpital mercredi pour une infection au Covid-19, l'institut Pasteur table sur environ 500 nouvelles admissions à l'hôpital au 1er mars. Du côté des nouvelles entrées en soins critiques - 227 en moyenne ces sept derniers jours - celles-ci pourraient passer à environ 70 d'ici deux semaines.
Vers une baisse du nombre de patients?
Conséquence directe de ces projections sur les admissions: la baisse du nombre de patients. L'institut, qui estime à 17.000 le nombre de patients hospitalisés pour Covid-19, projette qu'ils ne seront plus que 8000 fin février. Enfin, 3126 patients Covid - les deux variants confondus - sont actuellement en soins critiques selon Santé publique France, ils passeraient à 1800 environ à la fin du mois selon Pasteur.
"Je suis plutôt optimiste pour les semaines à venir", commente l'épidémiologiste et modélisateur à l'institut Pasteur Simon Cauchemez dans les colonnes du Monde.
Les précédentes modélisations confirmées
Dans le même temps, l'Institut a publié un rapport comparant ses précédentes modélisations sur Omicron et la situation sanitaire actuelle. Retour en arrière, fin décembre pour être plus précis: l'institut Pasteur dresse alors plusieurs scénarios sur les effets du variant en France, notamment sur notre système de santé. Des modélisations revues dans un rapport paru début janvier et qui laissaient entrevoir plusieurs hypothèses au cours des première semaines de 2022.
Dans le cas où une sévérité basse et une transmissibilité haute se confirmaient pour le variant Omicron, l'institut avançait qu'une réduction de 10% ou 20% des contacts des Français au cours du mois de janvier permettrait notamment de diviser par trois les probabilités de passage en soins critiques. Autre impact positif: la réduction des durées moyennes de séjour en hospitalisation conventionnelle.
"Globalement, la trajectoire observée est proche du scénario où l’on faisait l’hypothèse que les Français allaient réduire leurs contacts de 20% en janvier, l'un des deux scénarios qui nous paraissaient plus probables début janvier", écrit l'institut Pasteur dans ses dernières projections épidémiologiques.
Les durées de séjour des patients Covid sous-estimées
Anticipant un nombre cumulé de 121.000 hospitalisations entre le 1er décembre 2021 et le 11 février 2022, l'institut rapporte que ce sont 118.000 personnes qui ont été hospitalisées en France au cours de cette période pour une infection au Covid-19.
Des données très proches des modélisations, tout comme le nombre d'admissions quotidiennes: l'institut tablait sur un pic à 2650 entrées quotidiennes à l'hôpital le 21 janvier, il sera finalement atteint le 24 janvier avec 2600 admissions. En outre, le pic des patients en soins critiques, attendu pour le 22 janvier par l'institut Pasteur avec 4040 lits, est survenu 11 jours plus tôt avec 3980 lits.
"La dynamique de décroissance des hospitalisations s’est enclenchée avec environ 10 jours de retard par rapport à ce qui était anticipé par le modèle", note enfin les experts de Pasteur.
Un point noir dans cet horizon qui s'éclaircit. "Notre modèle a eu tendance à sous-estimer les durées de séjour ces derniers temps, ce qui pourrait le rendre trop optimiste sur la décrue des lits occupés", relève Simon Cauchemez dans le Monde.