Cancer du sang: un traitement prometteur grâce aux cellules immunitaires

Un traitement expérimental représente un espoir pour les malades du cancer, comme ceux qui se rendent dans cet hôpital de Lille. - Philippe Huguen - AFP
Les résultats, inespérés, ont étonné jusqu'aux chercheurs qui menaient les tests. Un traitement expérimental contre certains cancers du sang, ou leucémies, vient de montrer des "résultats extraordinaires", selon les médecins qui l'ont mis en place. Le Guardian rapporte que grâce à l'utilisation de cellules immunitaires, lors de certaines phases de test, plus de 80% des patients ont vu leurs symptômes disparaître.
Un traitement efficace à long terme
Comme l'explique le quotidien britannique, le traitement consiste à reprogrammer des lymphocytes T, des cellules immunitaires, pour qu'elles ciblent le cancer. Ces cellules sont ensuite réinjectées dans l'organisme des patients. Les tests se concentrent pour le moment sur un cancer du sang bien précis, la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), qui cible les cellules-souches du sang.
Et lors d'une des études menées, ce ne sont pas moins de 94% des patients traités qui ont vu leurs symptômes s'effacer. Mieux encore, ils ont diminué chez plus de 80% des sujets atteints d'autres types de cancer, et la moitié d'entre eux sont entrés en rémission.
"C'est une vraie révolution", s'est réjouie Chiara Bonini, une hématologue de l'institut universitaire San Raffaele, à Milan. Car bonne nouvelle supplémentaire, les cellules "reprogrammées" pourraient agir pendant très longtemps. "Les lymphocytes T sont un médicament vivant, qui peuvent rester dans notre organisme pendant toute notre vie", explique la chercheuse.
Guérison de patients condamnés à mourir
Problème, un tel traitement utilisant des cellules immunitaires comporte des effets secondaires parfois très lourds, par exemple une suractivité des cellules, menant à des infections. Certains patients ont ainsi souffert de fortes fièvres, d'hypotension ou d'empoisonnement du système nerveux. Deux d'entre eux ont succombé à ces effets secondaires.
"Il y a des raisons d'être optimistes, et il y a des raisons d'être pessimistes", a reconnu Stanley Riddell, du centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson, dans l'état de Washington aux États-Unis. Mais le chercheur veut rappeler que le traitement a été efficace sur des patients chez lesquels d'autres soins avaient échoués, et à qui il restait parfois très peu de temps à vivre.
Stanley Riddell a présenté les résultats de l'étude lors de la réunion annuelle de l'Association américaine pour l'avancement des sciences. Il y a annoncé que les scientifiques travaillaient désormais à réduire les effets secondaires en réinjectant moins de lymphocytes T chez les patients. Si ce traitement "ne pourra pas sauver tout le monde", selon les mots de Stanley Riddell, "l'immunothérapie est désormais un pilier dans le traitement du cancer". Et un espoir pour des milliers de malades.