Valls soutient Montebourg sur le nucléaire

Centrale nucléaire de Cattenom, près de Thionville (Moselle). Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, considère comme Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, que le nucléaire est une "filière d'avenir", une position qui provoque un tollé - -
Le ministre de l'Intérieur s'est dit solidaire d'Arnaud Montebourg sur la question du nucléaire. « C'est une filière d'avenir incontestablement », a dit lundi le ministre de l'Intérieur, tout en rappelant les engagements de François Hollande en matière de réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% d'ici à 2025. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait lancé la polémique dimanche en qualifiant sur BFMTV le nucléaire de « filière d'avenir ». Manuel Valls a par ailleurs réaffirmé lundi que la centrale alsacienne de Fessenheim serait fermée au cours du quinquennat. « Il y a besoin de renouveler nos centrales nucléaires, ses différentes filières », a dit le ministre de l'Intérieur, précisant que des débats sur le sujet auraient lieu au sein du gouvernement et dans la cadre de la conférence environnementale, en septembre.
Une « entorse sérieuse à l'accord PS-EELV »
Réagissant aux propos d'Arnaud Montebourg, le député écologiste de Gironde Noël Mamère a parlé de « nouvelle provocation» et dénoncé une « entorse très sérieuse » à l'accord entre le PS et EELV, appelant le ministre à « revoir sa copie », et le Premier ministre à démentir ses propos. Mais la plupart des dirigeants d'Europe écologie-Les Verts ont voulu y voir des propos "isolés". « Ce n'est pas le gouvernement qui s'est exprimé hier, c'est un ministre qui a donné son point de vue personnel », a estimé lundi François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale. « Nous savons depuis toujours qu'Arnaud Montebourg a toujours été un pro-nucléaire de choc (...) c'est pour ça que nous ne donnons pas plus d'importance que cela à ces propos qui sont quand même très isolés, qui n'ont jamais été repris au sein du gouvernement », a-t-il ajouté.
Dans le cadre des élections législatives de juin dernier, le Parti socialiste et EELV ont signé un accord qui prévoyait, entre autres, la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité française. Les écologistes ont deux ministres au gouvernement.