RN, LFI, PS... Comment les groupes parlementaires se positionnent face au "risque" d'une dissolution

François Bayrou et plusieurs de ses ministres à l'Assemblée nationale le 8 juillet 2025 - XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Alors que le vote de confiance se tient le 8 septembre prochain, le spectre d'une nouvelle dissolution se rapproche. Ce "risque", sur lequel seul Emmanuel Macron a autorité, est préparé par chacun des groupes parlementaires et continue de diviser.
L'entourage du président de la République fait savoir à BFMTV qu'une dissolution n'est "pas son souhait" mais qu'Emmanuel Macron ne "se privera pas, a priori, d'un pouvoir constitutionnel".
Une porte légèrement ouverte qu'avait déjà pointé le Premier ministre, en déclarant que la dissolution "reste une hypothèse", lors d'une réunion à Matignon avec le socle commun.
• Pour la droite, la dissolution "n'est pas la solution"
Que ce soit le Modem, Ensemble ou Horizons, les groupes alliés de la majorité partagent la même position commune contre la dissolution. Un consensus validé lors des réunions organisées par François Bayrou à Matignon.
Pour Laurent Wauquiez, président du groupe parlementaire des Républicains, la dissolution n'est "pas une solution", déclarait-il sur le plateau de BFMTV.
"Les sondages, les intentions de vote, montrent très clairement aujourd'hui qu'une dissolution donnera à peu près exactement le même résultat, c'est-à-dire pas de majorité", avait-il poursuivi, clamant que "l'instabilité est catastrophique pour le pays".
• Les Liot refusent d'ajouter "du chaos au chaos"
Les élus du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) ne souhaitent pas, eux aussi, "rajouter du chaos au chaos" et refusent "la logique de dissolution", indique un conseiller du groupe parlementaire à BFMTV.
Les députés veulent croire en un "compromis sur le budget", ajoute-t-il, précisant comme condition l'arrivée d'un nouveau Premier ministre "indépendant du président" pour éviter un "risque de troisième échec". Le groupe souhaite "faire partie d'une majorité d'union nationale pour tenir encore un an et demi" et pouvoir préparer "sereinement" les prochaines élections.
• Le PS s'y prépare mais ne la souhaite pas
"S'il y a une dissolution, nous voulons être prêts au PS. Nous y travaillons", a déclaré Boris Vallaud, auprès de Libération. Ainsi, au "vu de la situation du pays", le président du groupe parlementaire dit ne pas espérer de dissolution et ne pas appeler à une démission d'Emmanuel Macron car ces "circonstances ne permettraient pas une campagne sérieuse et apaisée".
Une position qui va de pair avec celle du groupe Écologiste et Social, qui partage également le souhait d'un Premier ministre venant de leur camp. Pour "sortir de l'impasse", il faut "donner le pouvoir au Parlement" après "huit ans d'hyperprésidentialisme", intime une lettre écrite par les députés du groupe.
"Chaque parti s'y prépare, on est tous prêts depuis le 8 juillet", souligne Léa Balage El Mariky, joint par BFMTV.com. La députée de la 3e circonscription de Paris veut croire à l'émergence d'un gouvernement issu de la gauche, prônant le "respect des institutions et des pratiques parlementaires ainsi que le non-recours au 49.3".
En cas de dissolution, la députée appelle à reformer le "périmètre d'accords" qui a vu naître le Nouveau Front Populaire aux précédentes élections législatives dont elle a l'ambition de "préserver" le nombre de fauteuils à l'Assemblée nationale en allant également "chercher des victoires sur le terrain du RN".
• Le RN favorable à un retour "ultra rapide" aux urnes
Dans cette campagne, le Rassemblement national apparaît tenir une ligne plus ferme que le reste de la classe politique. Au sortir de sa réunion avec François Bayrou à Matignon, la députée Marine Le Pen, condamnée pour détournement de fonds publics à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire, a déclaré vouloir "une dissolution ultra rapide".
"Je considère que c'est inéluctable mais est-ce que ça arrivera dès lundi? Je ne sais pas" explique un député du parti d'extrême droite à BFMTV, qui confie au sujet des deux leaders du RN:
"A court terme, je n'ai pas l'impression que Marine y croit vraiment. Elle veut qu'on s'y prépare mais ils n'ont pas le sentiment que ce sera lundi. Ils pensent que c'est la seule solution, ils en sont convaincus, mais ils pensent qu'il va essayer de se donner le temps de trouver une autre solution".
• Un positionnement flou chez les Insoumis
Pour l'heure, le groupe parlementaire des Insoumis ne s'est pas positionné explicitement sur la question de la dissolution. Évoquant "la nécessité de passer à autre chose", Jean-Luc Mélenchon a seulement rappelé le souhait du parti de déposer une motion de destitution d'Emmanuel Macron.
Stéphane Peu, président du groupe parlementaire Gauche Démocrate et Républicaine a, de son côté, déterminé sur Franceinfo les alternatives probables parmi lesquelles "une démission du président, une dissolution de l'Assemblée nationale ou un référendum" sans dire à quelle solution il adhère le plus.