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Parlement

Prostitution: le Sénat s'apprête à abroger le délit de racolage

Les sénateurs se penchent jeudi sur la loi dite de racolage public (photo d'illustration).

Les sénateurs se penchent jeudi sur la loi dite de racolage public (photo d'illustration). - -

Le Sénat examine jeudi un proposition de loi visant à abroger le délit de racolage public, qu'il devrait adopter. Mais la question de la prostitution, qui divise le PS, ne sera pas pour autant réglée.

Le délit de racolage public devrait disparaître du code pénal. Jeudi, le Sénat doit examiner une proposition de loi écologiste visant à abroger la loi pénalisant le racolage, et devrait l'adopter.

La proposition de loi d'Esther Benbassa (EELV) prévoit ainsi de retirer du code pénal ce délit institué par la loi sur la sécurité intérieure du 19 mars 2003.

Ce texte pénalise "le fait par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles en échange d'une rémunération". Tout contrevenant est passible de deux mois d'emprisonnement et de 3.750 euros d'amende.

Aggravation de la situation des prostituées

À son instauration en 2003, cette loi visait à diminuer les troubles à la tranquillité publique. Elle devait aussi permettre à la police, lors des gardes à vue des prostituées interpellées, de recueillir des informations sur les réseaux de proxénétisme.

Mais pour la socialiste Virginie Klès, rapporteuse du texte en commission, ces deux objectifs sont loin d'être atteints. La sénatrice a ainsi observé que la crainte d'être arrêté avait conduit de nombreuses prostituées à s'éloigner des centres urbains. Conséquence: ceci n'a fait qu'aggraver leur situation sanitaire et sociale et les a exposées à un risque accru de violences.

Le PS déchiré entre abolitionnistes et fatalistes

L'abrogation du délit de racolage public est une promesse de campagne de François Hollande. Mais c'est paradoxalement par le biais d'un texte EELV que cette promesse devrait être tenue.

Car au sein du PS, la question de la prostitution reste ambigüe. Le parti est déchiré entre "abolitionnistes" partisans de la suppression de la prostitution et de la pénalisation des clients, et ceux qui considèrent qu'il est vain de lutter contre la prostitution, et prônent plutôt la protection des prostituées.