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Mis en cause par Stéphane Bern, le ministre Jacques Mézard invoque une "incompréhension"

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Vendredi, Stéphane Bern avait reproché à Jacques Mézard la mise en place de la Loi ELAN.

Stéphane Bern, chargé par le gouvernement d'identifier les sites en péril, a provoqué la surprise vendredi en menaçant d'abandonner sa mission sur le patrimoine, estimant que la politique menée par le gouvernement va à l'encontre de la sauvegarde du patrimoine français.

Déplorant les choix budgétaires opérés à la tête de l'Etat, il n'a pas hésité à s'en prendre directement à certains ministres, notamment à Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, pour sa Loi ELAN.

"Pardon de le dire aussi crûment, mais Jacques Mézard fait voter une loi qui permettra maintenant de détruire des quartiers entiers et protégés sous prétexte qu’ils sont vétustes et dégradés, attaque Stéphane Bern. Avec cette loi nous n’aurions pas pu conserver le quartier du Marais à Paris, par exemple", s'est ainsi indigné Stéphane Bern.

"Je crois qu'il y a eu incompréhension"

Jacques Mézard lui a répondu ce samedi sur BFMTV, déplorant une "incompréhension". "Je crois qu'il y a eu incompréhension car Stéphane Bern et moi avons les mêmes objectifs", a t-il affirmé. Le ministre a mis l'accent sur le plan gouvernemental "Action coeur de ville", destiné à mobiliser plus de cinq milliards d'euros en cinq ans pour ranimer les centres de plus de 200 villes moyennes.

"S'il y a encore un grand patrimoine de qualité dans nos villes et nos villages c'est grâce à l'action des collectivités locales", a-t-il insisté. "Les maires ne sont pas irresponsables. Ils ont besoin de l'avis des architectes des bâtiments de France, ils n'ont pas non plus dans certains cas à se soumettre à un pouvoir excessif."

Stéphane Bern avait par ailleurs mis en regard les investissements pour le Grand Paris, estimés à près de 500 millions d'euros, avec les 15 à 20 millions que doit recueillir son "Loto du patrimoine" lancé lundi. 

"Je comprends parfaitement que Stéphane Bern considère que lui, pour sa mission, n'a pas suffisamment de moyens (...), mais il n'y a pas que ces quinze à vingt millions qui sont dirigés sur le patrimoine" par l'Etat, a répondu Jacques Mézard. 

Cy.C