EDITO - Kosciusko-Morizet y va, pas Borloo

Jean-François Achilli - -
"Borloo a fait du Borloo, tout le monde va dire qu’il nous a refait le coup de la présidentielle", se lamentait mercredi soir l’un de ses soutiens, épuisé par la valse hésitation du patron de l’UDI. L’impossible Monsieur Borloo, au fond de lui-même, n’a jamais eu envie de se lancer dans la galère parisienne, mais a maintenu le suspense pour continuer à peser face à l’UMP aux municipales.
Et les choses se sont précipitées en début de semaine
Jean-François Copé, peu favorable à la venue de Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris, en qui il voit une rivale pour 2017, lui aurait annoncé lundi : "J’ai eu Borloo, il ne veut pas y aller. On va faire la primaire ouverte à droite à Paris." Certains à l'UMP, qui refusent une candidature Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris, se sont alors activés pour rebrancher le patron de l’UDI dans la course, expliquant qu’il voulait y aller s’il n’y avait pas de primaire.
Jean-François Copé a laissé faire. Pierre Charon, qui soutient la candidature du jeune UMP Pierre-Yves Bournazel, a pris fait et cause pour Jean-Louis Borloo, estimant qu’il était le seul à avoir la carrure pour battre la socialiste Anne Hidalgo. Nicolas Sarkozy lui-même s’est tenu informé de l’évolution du casse-tête parisien.
Et c'est là que Borloo téléphone mercredi...
Une séquence quelque part entre le Fantôme de l’Opéra et Paris brûle-t-il? Jean-Louis Borloo a dressé un état des lieux extrêmement lucide de la situation parisienne. La droite ne peut l’emporter qu’avec la reconquête d’arrondissements populaires qui votent massivement à gauche.
L’opposition y est quasiment absente sur le terrain, avec peu de relais, là où le PS et les Verts sont omniprésents et déjà en campagne. "De toute façon, j’irai pas", a conclu un Jean-Louis Borloo démobilisé.
Nathalie Kosciusko-Morizet a donc décidé d'accélérer
Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet se sont vus mercredi soir. Une nouvelle fois. Il n’y aura pas de ticket entre eux, comme cela a été évoqué. Jean-Louis Borloo, bousculé, a jeté l’éponge par un communiqué en milieu d’après-midi.
Et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui envisageait de franchir le pas ce week-end, a officialisé sa candidature sur le site du Parisien.fr.
Ce sera dur pour elle...
Il lui faut remporter une primaire dont la principale rivale s’appelle Rachida Dati. Une partie de l’UMP la traite déjà de parachutée, comme Philippe Séguin en 2001. Un axe Nathalie Kosciusko-Morizet et Fillonistes contre Dati et Copéistes se dessine. Les couteaux sont sortis.
Xavier Chinaud, fin connaisseur de la vie politique parisienne, fils de Roger Chinaud figure du giscardisme, a résumé la situation sur son compte Twitter : "Municipales paris en 2001, la machine à perdre avait démarré en juin. La droite parisienne progresse en 2013, c’est dès février."
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Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV
Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.
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