Le rétablissement de l'ISF "n'est pas un tabou" pour Richard Ferrand

Richard Ferrand à l'Assemblée nationale - Alain JOCARD / AFP
Sans citer explicitement l'ISF, Emmanuel Macron avait soutenu sans détour les premières mesures fiscales de son mandat dans sa lettre aux Français, dévoilée dimanche soir. "L’impôt, lorsqu’il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises (...). Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises (...)", avait-il écrit. Evoquant cette question plus directement lors de son allocution le 10 décembre, il avait même lancé: "Revenir en arrière nous affaiblirait". De quoi donner à penser que l'exécutif ne souhaite pas voir le grand débat national accoucher d'un rétablissement de l'ISF.
Campée sur cette ligne, la secrétaire à la Transition écologique et solidaire et en charge de l'organisation de la consultation, Emmanuelle Wargon, a spécifié ce mardi matin sur Europe 1 qu'il n'était "pas question de revenir sur l'ISF", en tout cas pas "dans un calendrier court".
"Pas de tabou"
La suppression de l'ISF serait donc le totem réunissant toute la macronie? Pas tout à fait. Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, a répondu ce mardi matin à la question d'un auditeur de France Inter, où il était reçu, qui suggérait un rétablissement de l'ISF pour permettre certains investissements: "C’est une manière intéressante d’aborder le sujet. Il n’y a pas de tabou. (...) Il n’y a pas d’attachement à telle ou telle disposition." "Ensuite non seulement il n’y a pas de refus de main tendue, les bras sont au contraire grand ouverts pour que tout le monde puisse se saisir de ces questions et de ce débat", a-t-il également assuré.
Il a abordé par ailleurs le chapitre de la théorie du ruissellement, selon laquelle une politique favorable aux plus fortunés dégagerait à terme de nouvelles richesses pour les couches plus modestes de la société. "On vous parle de la théorie du ruissellement. C’est une théorie que ce gouvernement n’a jamais portée. C’est une théorie ultralibérale qui n’est jamais opérante, n’a jamais fonctionné", a-t-il martelé.