Le patron de LR juge "aberrante" l'idée d'Estrosi d'un rapprochement entre la droite et Macron

Le président des Républicains (LR) Christian Jacob, à l'Hôtel Matignon, à Paris, le 20 mai 2020 - THOMAS COEX © 2019 AFP
Pas question de se ranger derrière Emmanuel Macron pour la présidentielle. Le président des Républicains (LR) Christian Jacob a jugé ce mercredi "surréaliste" et "aberrante" la proposition du maire LR de Nice Christian Estrosi d'un rapprochement entre la droite et Emmanuel Macron d'ici 2022.
"Sa proposition est aberrante sur le fond", a affirmé à l'AFP Christian Jacob, en soulignant qu'elle survient "au moment où Emmanuel Macron est incapable de proposer une réforme de structure", et "où il apparaît clairement que le 'en même temps' est en fait synonyme d'immobilisme".
"C'est à la mode de taper sur les partis, mais Christian Estrosi était heureux d'avoir le soutien de LR aux municipales", a-t-il ajouté.
Pas d'accord avec LaREM aux prochains scrutins
Le maire de Nice, fréquemment décrit comme "Macron-compatible", a lancé un pavé dans la mare lundi en proposant, "pour ne pas gâcher tous les talents de la droite", de passer "un accord avec Emmanuel Macron pour qu’il soit notre candidat commun à la présidentielle".
Dans Le Parisien, le président de LR a précisé qu'aux régionales et aux départementales, "l'évidence, c'est qu'il ne peut pas y avoir d'accord avec En Marche" car "la démonstration de l'échec de ces accords a été faite aux municipales".
Une droite sans candidat naturel
Interrogé sur l'absence pour le moment de candidat de droite, Christian Jacob a appelé à "continuer à travailler sur le fond". "Personne ne comprendrait qu'en pleine crise économique et sanitaire, notre seule préoccupation soit de se choisir un candidat", a-t-il affirmé, en appelant à "ne pas mépriser les rendez-vous électoraux" à venir.
"La situation idéale serait d'avoir un candidat naturel" qui émerge. "Sinon, il faudra un système de départage", a-t-il répété, alors que le débat sur la primaire est reparti à droite dans l'attente de la décision de François Baroin, qui doit clarifier ses intentions à l'automne.
Ces derniers jours plusieurs autres ténors de la droite, tels Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Bruno Retailleau, ont posé des jalons pour une éventuelle primaire. Mais la primaire est selon Christian Jacob "une machine servant à mettre en exergue ce qui nous divise". "Mettons plutôt en valeur ce qui nous rassemble", a-t-il affirmé.