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LaREM en marche pour les municipales de 2020

Emmanuel Macron et Christian Estrosi le 14 juillet 2017 à Nice.

Emmanuel Macron et Christian Estrosi le 14 juillet 2017 à Nice. - Yann COATSALIOU / AFP

Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Christophe Castaner multiplient les échanges avec des maires.

"Servir sa ville, ce n'est pas faire de la politique politicienne", affirmait ce mardi Christian Estrosi sur BFMTV et RMC. Interrogé sur les municipales de 2020, le maire de Nice a estimé qu'il était "trop tôt" pour parler de sa candidature à ce scrutin, tout en ne laissant aucun doute sur sa volonté de se représenter. Quant à savoir qui se trouverait sur sa liste, l'élu a dit vouloir dépasser "les clivages partisans".

"Depuis deux mandats où j’ai été le candidat de l’UMP ou de LR, j’ai toujours eu des gens sur ma liste, j’ai toujours pris les meilleurs. Des syndicalistes, d’anciens socialistes… C’est comme ça qu’on fait avancer une collectivité, en prenant des qualifications", a-t-il affirmé.

S'il n'a pas cité le parti de la majorité, il est pourtant plus que probable qu'il fasse alliance avec. Comme le rapporte L'Opinion ce mardi, Christophe Castaner, le délégué général de LaREM a dans cette optique rencontré Christian Estrosi à deux reprises. Tout en affirmant qu'il n'était pas "Macron-béat", le maire de Nice n'a jamais caché sa sympathie pour le président. "Bousculer, choquer, ce qu'il fait est une bonne chose", a déclaré ce mardi celui qui a lancé le mouvement La France audacieuse.

Toulouse, Nantes...

Mais cela ne se limite pas à Nice. A un an des européennes, La République en Marche est déjà concentrée sur les municipales de 2020. Emmanuel Macron, Edouard Philippe et bien sûr Christophe Castaner et multiplient donc les rencontres et les échanges avec les élus étiquetés LR ou PS. Car le délégué général a très tôt fixé les règles: LaREM pourra soutenir des listes menées par des candidats Les Républicains ou socialistes.

"Il y a des endroits où vous avez des maires élus avec une étiquette du Parti socialiste, une étiquette des LR, qui ont fait un super boulot. Ce pourra être le cas à Toulouse, à Bordeaux je ne sais pas si Alain Juppé sera à nouveau candidat. Mais ça pourra être le cas partout, je n'exclus rien", détaillait-il sur Public Sénat au début du mois.

Il devrait donc s'agir d'alliances locales et non d'appareils. Cela pourrait être le cas à Nantes, ville de la maire socialiste Johanna Rolland, qui avait accompagné le président à Saint-Pétersbourg au mois de mai. LaREM devrait par ailleurs présenter un candidat propre à Paris et à Lille, mais aussi à Strasbourg, Grenoble ou Perpignan.

Des questions à éclaircir

Quelques jours après les déclarations de Christophe Castaner, le porte-parole de LREM Gabriel Attal a affirmé qu'il n'avait pas fait de "proposition" d'alliance aux Républicains pour les municipales, évoquant un possible "malentendu" et défendant une "logique de rassemblement" seulement ponctuellement et "localement". Laurent Wauquiez avait estimé qu'il était "hors de question" de nouer des alliances avec LaREM pour ces élections.

"Localement il peut y avoir des deals où on s'entend avec des personnes qui viennent des Républicains, comme du Parti socialiste, mais c'est pas un sujet national", a encore précisé Gabriel Attal sur Public Sénat.

Le dispositif est donc loin d'être fixé, mais des questions se posent déjà, comme la possibilité des élus LR ou PS de garder leur étiquette s'ils nouent une alliance avec LaREM. D'après L'Opinion, "une charte des valeurs et d’engagements programmatiques" est en train d'être élaborée au sein du parti de la majorité. Il pourrait aussi être demandé aux maires intéressés de soutenir la liste majoritaire de LaREM aux européennes de l'an prochain. C'est le président qui devrait trancher ces questions. Après avoir rencontré des élus de droite en février, il doit recevoir prochainement des maires à l'Elysée. 

C.V.