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Gouvernement

Ségolène Royal contre le bisphénol A sur les tickets

Segolène Royal, vendredi, dans sa voiture... électrique.

Segolène Royal, vendredi, dans sa voiture... électrique. - -

La ministre de l'Ecologie s'est rendu dans différents magasins parisiens vendredi pour lancer une nouvelle offensive contre le bisphénol A, un perturbateur endocrinien que l'on retrouve par exemple sur les tickets de caisse.

C'est aux caisses de magasins Carrefour et Naturalia à Paris que la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a choisi vendredi de lancer l'offensive contre le bisphénol A. Si certaines enseignes, comme ces deux choisies par la ministre, ont éliminé ce perturbateur endocrinien des tickets de caisse et des reçus de carte bancaire, "cela prouve que c'est possible", selon elle.

"Je suis là pour accélérer les choses. Il faut maintenant que les industriels comprennent qu'ils ont des obligations, et la première est de protéger la santé des consommateurs", a déclaré Ségolène Royal, près d'une dizaine de jours après le lancement d'une stratégie nationale contre les perturbateurs endocriniens.

Carrefour a éliminé il y a un an le bisphénol A de ses tickets de caisse. "'J'appelle maintenant tout le monde à faire cet effort puisqu'au 1er janvier 2015, le bisphénol sera interdit", a indiqué la ministre, à qui ont été présentés des produits sans bisphénol, comme des barquettes de nourriture pour enfant.

Pourquoi le bisphénol A est-il dangereux?

Le bisphénol A, antioxydant et plastifiant particulièrement dangereux pour les femmes enceintes en raison de risques pour le futur bébé, a été interdit dans les biberons depuis janvier 2011 dans l'Union européenne. La France est allée plus loin: elle a étendu en 2013 cette interdiction à tous les contenants alimentaires destinés aux enfants de 0 à 3 ans, et l'appliquera à tous les contenants alimentaires à partir de juillet 2015.

Paris entend également proposer dans les prochaines semaines à l'UE de demander la substitution du bisphénol A (BPA) dans les tickets de caisses et reçus de carte bancaire. "C'est long parce qu'il y a de mauvaises habitudes qui ont été prises, et parce que ça coûte un peu cher au distributeur. Mais la santé publique n'a pas de prix", estime Ségolène Royal, soulignant que ceux qui anticiperont ce changement auront "un avantage concurrentiel" car les consommateurs iront vers les "enseignes et produits qui ne portent pas atteinte à leur santé".

En janvier, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a indiqué que les seuils tolérés pour l'exposition au BPA devraient être divisés par dix à l'avenir. Le BPA a des effets possibles sur les systèmes reproductif, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire, ainsi que sur le developpement de cancers. La population y est principalement exposée par le biais de son alimentation (80% de la contamination), notamment au travers des boîtes de conserve et canettes.

A. G. avec AFP