Séminaire gouvernemental: les ministres priés de continuer les réformes et de vanter le bilan

Des membres du gouvernement quittent l'Élysée, après le conseil des ministres du mercredi 26 juin 2021 - Ludovic Marin - AFP
Des ministres au travail jusqu'au bout. A huit mois de la présidentielle, Emmanuel Macron réunit aujourd'hui son séminaire gouvernemental de rentrée avec un objectif: établir une feuille de route précise pour les derniers mois de son quinquennat.
Les membres du gouvernement ont dû plancher ces derniers jours pour présenter à Jean Castex et au président de la République trois réformes qui pourraient aboutir d'ici 2022.
"Le président leur a demandé chacun de venir avec trois mesures réalisables avant la présidentielle, et trois déjà réalisées pour valoriser son bilan", explique notre éditorialiste Mathieu Croissandeau.
Il faut faire vite. Dans un calendrier parlementaire très chargé - entre projet de loi de finances, projet de loi de finances de la Sécurité sociale et suspension du Parlement dès février, tradition en année présidentielle-, le temps presse pour continuer les réformes.
"Tout cela prend beaucoup de temps, et il n'y a pas beaucoup de place pour les réformes", poursuit Mathieu Croissandeau.
Agir jusqu'au dernier jour
Mise en place du nouveau calcul de l'assurance-chômage qui devrait rentrer en vigueur le 1er octobre prochain, revenu d'engagement des jeunes, conclusions du Beauvau de la sécurité... Autant de réformes qui devraient aboutir dans les mois à venir.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a expliqué dans Le Monde, avoir également bon espoir de parvenir à faire avancer la mise en oeuvre du plan climat et d'accoucher d'une loi sur la fin de vie.
Inconnue sur les retraites
Le flou règne cependant sur la réforme des retraites pour laquelle "rien n'est décidé", d'après lui. Si les syndicats reçus la semaine dernière à Matignon, ont affirmé à nouveau leur refus d'une nouvelle concertation sur le sujet, certains poussent Emmanuel Macron à avancer ses pions.
Selon Les Echos, le chef de l'Etat voudrait ainsi "supprimer les régimes spéciaux de retraite et instaurer le minimum de pension à 1 000 euros" avant la fin de son mandat.
Des évolutions qui resteraient marginales face à la réforme systémique promise pendant la campagne de 2017. Elles ne toucheraient ni au système de calcul des pensions ni à l'âge de départ à la retraite- casus belli pour les partenaires sociaux.
Insister sur le bilan
Autre chantier de ce séminaire gouvernemental, trouver une façon efficace de vendre les avancées du mandat présidentiel. Campagne d'affichage des Jeunes avec Macron, distribution d'un millions de tracts ce week-end, création du site 5ansdeplus.fr... La République en Marche veut accélérer sur la valorisation des réformes du quinquennat.
"Il y a une inquiétude au sommet de l'Etat, c'est que les Français aient tout oublié de ce qui a été fait, et surtout qu'ils aient gardé les mauvais souvenirs de ces 18 mois de pandémie", explique Mathieu Croissandeau.
De quoi tenter d'apaiser les critiques de ceux qui dénonceraient un mandat sans grande réforme.