Municipales 2014: où vote-t-on Front national?

Le Front national se trouve en position de se maintenir dans de nombreuses villes traditionnellement hostiles. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Le premier tour des élections municipales aura au moins eu le mérite d’y voir plus clair sur le supposé "déficit d’implantation" du FN. Car le parti de Marine Le Pen, bien qu’ayant consolidé sa position dans ses bastions du Sud-Est, a démontré qu’il pouvait infiltrer des régions traditionnellement hostiles.
> Les bastions du FN: le Nord-Est et le Midi
En dehors d’Hénin-Beaumont, ville symbole de la poussée frontiste, de nombreuses villes du Nord de la France ont vu le parti progresser, et ainsi se maintenir au second tour. C’est le cas à Lille - même si les chances de victoires sont inexistantes - mais aussi à Tourcoing, Roubaix, Dunkerque, Lens, Valenciennes, ou Amiens.
Idem à l’Est: Forbach, Metz, Thionville et, dans une moindre mesure Strasbourg, auraont droit à un second tour en présence du FN.
Dans le Sud-Est, on ne compte plus les villes moyennes où le parti a fait son nid. Avec quelques nouveautés tout de même: Fréjus, Brignoles ou Avignon pourraient tomber dans l’escarcelle du FN.
Ces territoires sont traditionnellement favorables aux idées développées par Marine Le Pen et consorts, mais pas pour les même raisons: shématiquement, les arguments en faveur de baisses d’impôts massives et contre un interventionnisme étatique font mouche dans le sud-est. L’idée d’une Europe broyant les peuples et génératrice d’un chômage de masse séduit plutôt les descendants de mineurs, au Nord et à l’Est.
> Les terres de conquête
A noter également que le Front national - ou plutôt le Rassemblement Bleu Marine - a élargi son cercle dans les régions précédemment citées. Plusieurs villes d’importance, au nord de Paris - Soissons, Beauvais, Evreux, par exemple - ont ainsi vu un candidat FN se maintenir. Même chose à l’ouest de Marseille: Perpignan, Montpellier, Nîmes, Arles, Istres, ou Béziers sont dans cette situation.
En outre, le FN a gagné du terrain dans des régions traditionnellement hostiles, comme dans l’ouest de la France. A Saint-Brieuc, Laval, ou Lorient, le parti s’est maintenu au second tour.
Comment expliquer cette poussée FN? Plusieurs facteurs peuvent rentrer en compte: la crise et le sentiment d’abandon des pouvoirs publics (une crainte qui s’est notamment manifestée par le mouvement des "Bonnets rouges") ont pu jouer dans certaine zone. Mais aussi le FN en lui-même: il a évolué depuis le milieu des années 1990 "vers une forme la plus structurée", estime Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. Le choix fait par ses instances, de cibler certaines villes pour y réaliser de bons scores n’y est pas étranger. Enfin, la défiance des électeurs vis-à-vis du PS, qui voit ses scores reculer dans l’Ouest, a favorisé l’abstention. Et donc, quasi mécaniquement, le Front national.
> Les terres hostiles
Mais il existe également des régions dans lesquelles la présence du FN est encore quasi-nulle. "Dans les départements ruraux ou semi-ruraux, tels le Cantal, la Lozère, ou la Haute-Saône, il y a encore des trous", remarque Jean-Yves Camus. Un phénomène lié à un "déficit d’implantation", qui n’a pas permis au FN de monter de listes, selon le chercheur. Ce qui pourrait bien évoluer, au vu de la dynamique du parti lors de ce premier tour.
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