Marseille: la bataille entre Gaudin et Mennucci est lancée

La candidature de Jean-Claude Gaudin à sa succession à Marseille n'a pas surpris. Mais son rival PS contre-attaque déjà.

Le maire sortant UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a officiellement annoncé jeudi soir sa candidature après avoir fait durer le suspense pendant des mois. Il lance ainsi la bataille des municipales face au socialiste Patrick Mennucci.

"Cette décision, je l'ai prise en plein accord avec mes amis politiques et en considérant les enjeux pour l'avenir de notre cité", déclare le sénateur de 74 ans, maire depuis 1995, dans un communiqué officiel.

"Je ne peux admettre que ma ville soit prise en otage entre populisme et retour en arrière. Je ne veux pas non plus que les Marseillais subissent la double peine d'une gestion socialiste qui ferait reculer Marseille, demain, comme elle fait déjà reculer la France", ajoute l'élu.

Mais il attendait de connaître son adversaire socialiste avant de se déclarer, puis a reporté son annonce après la visite du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, venu dévoiler le 8 novembre un plan d'investissements d'au moins trois milliards d'euros pour Marseille.

Pour Mennucci, "un 4e mandat, c'est exagéré"

Son rival Patrick Mennucci, vainqueur de la primaire socialiste, n’a donc pas tardé à réagir à l’annonce de sa candidature. "Il a passé 18 ans dans le fauteuil de maire, mais sur ces 18 ans, il en a probablement passé 12 dans son fauteuil de sénateur à Paris. Monsieur Gaudin a été maire pas à plein temps mais à tiers temps! Un quatrième mandat, c’est exagéré par rapport à ce qu’il a fait de Marseille."

Jean-Claude Gaudin, qui par ailleurs a précisé qu’il abandonnerait son poste de sénateur en cas d’adoption de la loi sur le cumul des mandats, raille son adversaire et affirme qu’il "s’est opposé à tous les projets pour créer de l’emploi, tous ! Alors j’estime qu’il n’a pas de leçons à me donner."

Son pire ennemi? Sa santé

S'il reconnaît que son "pire ennemi, dans cette campagne, c'est (sa) santé", il rejette l'idée du "mandat de trop", évoquant dans son communiqué jeudi "la passion qui (l)'anime aujourd'hui comme hier".

Si elle ne faisait guère de doute, cette annonce officielle donne le coup d'envoi d'une campagne des municipales qui promet d'être à couteaux tirés, pour des résultats qui seront probablement serrés.

Le PS ambitionne de ravir la deuxième ville de France à l'UMP, une victoire qui permettrait de masquer d'éventuelles défaites ailleurs, dans un contexte national difficile. Quant au Front national, il nourrit de grandes ambitions, fort d'une liste menée par le conseiller régional Stéphane Ravier.

Pape Diouf, candidat potentiel?

Mais ce trio pourrait voir arriver un outsider. Pape Diouf, ancien président de l’OM, semble réfléchir à une candidature. Même s'il dit ne pas encore avoir pris sa décision, il dit avoir "des idées" pour Marseille. "Et pour l’instant, l’analyse qui a été faite de Marseille par la classe politique ne me convient pas", explique-t-il au Parisien.

Un collectif associatif lancé le 1er octobre, Le Sursaut, cofondé par un conseiller municipal EELV, l’a déjà contacté. Il réunit des Verts, des militants associatifs et politiques, des syndicalistes et des acteurs culturels, tous ancrés à gauche.

A. K.