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Départementales

Des élections paritaires mais seuls 8% des départements assurés d'être présidés par des femmes

Hermeline Malherbe a été réélue conseillère départementales des Pyrénées-Orientales dimanche; L'élue socialiste devrait enchaîner sur un second mandat de présidente du département dimanche

Hermeline Malherbe a été réélue conseillère départementales des Pyrénées-Orientales dimanche; L'élue socialiste devrait enchaîner sur un second mandat de présidente du département dimanche - RAYMOND ROIG - AFP

Les conseils généraux étaient jusqu'à dimanche, et la mise en application de la parité dans le processus électoral, les assemblées les moins peuplées de femmes. Pour autant, la parité ne devrait pas gagner les présidences des exécutifs départementaux. Peu de femmes devraient être élues à la tête des départements ce jeudi.

En novembre 2012, le gouvernement Ayrault décide de modifier le mode de scrutin des élections cantonales qui deviennent au passage "départementales". Mesure phare de cette réforme: la parité devient la règle dans cette assemblée où seules 13,9% de femmes siégeaient. En clair, les candidats devaient se présenter en binômes mixte (homme et femme) ce qui induit que la part des femmes atteint désormais automatiquement 50%. Les 4.108 conseillers départementaux élus dimanche dernier sont équitablement répartis entre les sexes: 2.054 hommes pour 2.054 femmes.

Dans le sillage de cette innovation, le chef de file des présidents de conseils généraux, Claudy Lebreton, élu des Côtes-d'Armor, annonçait un "chamboulement " à venir dans les colonnes du Monde. Mais ce jeudi, alors se dispute le "troisième tour" des élections départementales, l'élection du président de l'assemblée locale, l'usage du masculin se fait à dessein. En effet, si six femmes (en comptant Anne Hidalgo qui cumule la fonction avec celle de maire de Paris) présidaient avant le scrutin du week-end passé, elles ne devraient être guère plus nombreuses à occuper le fauteuil à l'issue des débats.

Selon nos calculs, et à partir des informations disponibles avant le vote, douze femmes pourraient potentiellement être élues. Plus vraisemblablement elle devrait être 8 en intégrant Anne Hidalgo mais aussi Josette Manin en Martinique, en poste jusqu'au régionales de décembre.

Huit certaines, quatre en bataille

Ainsi, les UMP Martine Vassal, dans les Bouches-du-Rhône à la place du socialiste Jean-Noël Guérini, Valérie Simonet dans la Creuse, la divers-droite Christine Bouquin dans le Doubs, l'UDI Nassimah Dindar, réélue à La Réunion, les socialistes Nathalie Sarrabezolles dans le Finistère et Hermeline Malherbe, réélue dans les Pyrénées-Orientales, seront désignées présidentes de leur département. Avec Anne Hidalgo et Josette Manin, le compte est de 8. Moins de 8% des 101 conseils départementaux sont donc assurés d'être présidés par des femmes. 

Dans d'autres conditions, dans le Lot, la socialiste Geneviève Lagarde est en bataille avec le sortant Serge Rigal, quand Josette Borel Lincertin, divers-gauche et proche du patron de la région Guadeloupe Victorin Lurel, connaît la même défiance face à Jacques Gillot, opposant de l'ancien ministre dans l'île.

Enfin, la bataille est très floue en Lozère où deux femmes figurent parmi les quatre candidats potentiels en lice ce jeudi. Idem dans l'Allier où la DVD Elisabeth Albert fait figure de recours, eu égard à son expérience. Quand bien même toutes ces femmes seraient finalement élues, le principe de parité a encore un peu de chemin à faire avant d'être mis en place à la tête des exécutifs départementaux.