"Effectifs très, très réduits": l'Assemblée nationale et le Sénat à l'heure du coronavirus

Bancs clairsemés mais absences excusées. Alors que les Français observent une période de confinement généralisé pour endiguer l'épidémie de nouveau coronavirus, le Parlement se remet en branle ce jeudi afin d'examiner et adopter le projet de loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19 ainsi que la loi de finances rectificative.
"On a bloqué l'économie pour tuer le virus, on ne peut pas bloquer la démocratie", a commenté mercredi matin Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains (LR), sur Sud Radio.
Ce jeudi, les parlementaires des deux chambres pourront aisément se compter à vue d'oeil. Huit groupes parlementaires coexistent à l'Assemblée nationale. "Chaque groupe aura deux représentants, ainsi que son président, qui seront présents", a détaillé à LCP Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale. Un "format restreint", avait prévenu le titulaire du perchoir.
Distance minimale
A l'ouverture de la séance au Palais-Bourbon ce jeudi, les caméras de la chaîne spécialisée dans la retransmission des débats de la Chambre basse permettaient d'apprécier la faible fréquentation des lieux ainsi que la distance minimale respectée par les élus présents.
Alors qu'au moins 18 députés et deux sénatrices ont d'ores et déjà été contaminés par le Covid-19, sans compter les collaborateurs et personnels des deux assemblées, des mesures d'hygiène drastiques ont été prises pour enrayer la propagation du virus. Les micros doivent être nettoyés avant et après les réunions, et plus largement, les lieux ont été désinfectés.
"Effectifs très, très réduit"
Quelques dizaines de fonctionnaires tout au plus sont présents pour permettre le bon fonctionnement de la représentation nationale. "Nous avons bien eu un foyer épidémique il y a deux semaines, avant la trêve parlementaire", admet Richard Ferrand dans une interview au Monde.
Dans un duplex improvisé avec notre antenne à l'aide de son téléphone tenu à bout de bras, le secrétaire général du PCF et député du Nord Fabien Roussel permettait d'apprécier le calme plat qui régnait à l'Assemblée nationale ce jeudi peu avant 8 heures. "C'est effectifs très, très réduits et puis mesures barrières à respecter strictement, c'est-à-dire pas de proximité entre nous", résumait-il.
"Un contexte singulier"
Le projet de loi de finances rectificative est examiné ce jeudi au Palais-Bourbon alors que le palais du Luxembourg, prioritaire sur les questions liées aux collectivités, aura maille à partir avec le projet de loi d'urgence lié à l'épidémie de nouveau coronavirus afin de valider le report du second tour des élections municipales. Vendredi, jour où l'adoption définitive des textes est ambitionnée, ce sera l'inverse.
A l'Assemblée, la journée s'est ouverte à 9 heures par une séance de questions au gouvernement. Au Sénat, elle se tiendra à 14h30. Exceptionnellement, les thèmes sur lesquels portent les questions ont été demandés à l'avance afin que seuls les ministres au portefeuille concerné soient présents. "Un contexte singulier", a appuyé Richard Ferrand à l'ouverture de la séance au Palais-Bourbon.