Dominique de Villepin: " une nouvelle guerre en Irak absurde et dangereuse"

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin sur le plateau de BFMTV, le 12 septembre 2014. - BFMTV
Fidèle au discours qui avait déjà distingué la position de la France en 2003 lors de la guerre en Irak lancée par les Etats-Unis, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a de nouveau condamné vendredi la coalition occidentale qui se met en place pour organiser des "frappes aériennes" contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie, sous l'impulsion des Etats-Unis.
> Une nouvelle guerre en Irak "absurde et dangereuse"
"L'annonce par le président Obama d'une grande coalition pour engager une troisième guerre d'Irak est une décision absurde et dangereuse, a fustigé Dominique de Villepin, alors que François Hollande est justement à Bagdad ce vendredi. Il serait temps que les pays occidentaux tirent les leçons de l'Afghanistan. Il y avait en 2001 un foyer central de terrorisme. Aujourd'hui, il y en a une quinzaine. Nous les avons multiplié".
"Aujourd'hui, aller faire la guerre dans cette région, c'est prendre le risque de fédérer contre nous", a asséné Dominique de Villepin, déplorant une guerre précipitée par l'émotion, et qui s'interrogeant: "combien de terroristes allons-nous créer?"
"La guerre dans le terrorisme et les crises identitaires, c'est mettre de l'huile sur le feu. A chaque fois qu'on fait une guerre, on doit en faire une autre pour réparer notre incompétence" à répondre à la menace terroriste, a-t-il encore déploré.
Dès lors, comment lutter contre le terrorisme? "La première chose à faire est de toujours respecter le droit international. Deuxièmement, cette région, il ne convient pas de la précipiter dans une nouvelle guerre mais de lui faire prendre ses responsabilités", a estimé Dominique de Villepin.
> Villepin défend Hollande sur les "sans-dents"
Interrogé sur l'expression des "sans-dents" attribuée à François Hollande par Valérie Trierweiler, Dominique de Villepin, qui l'a côtoyé sur les bancs de l'ENA, a défendu le président. "Le François Hollande que je connais n'est pas celui que l'on pourrait imaginer à travers cette expression", a déclaré Dominique de Villepin, tout en reconnaissant au livre le mérite de décrire la solitude du pouvoir.
S'il défend François Hollande sur ce point, Dominique de Villepin se montre en revanche plus critique sur sa gestion du pays, appelant le président à un référendum. "Aujourd'hui il n'y a pas d'homme providentiel. La politique est un chemin de croix pour tout le monde. Aujourd'hui en France, il y a 65 millions de Français qui veulent changer les choses. Prenons en compte cette colère qui monte", a encore
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