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Politique

Dix députés réclament l'abolition de leurs avantages

Dans le Nouvel Observateur à paraître jeudi, dix députés de droite et de gauche réclament l'encadrement ou l'abolition des nombreux avantages dont jouissent les élus, prônant des mesures radicales comme l'abolition du régime spécial des retraites des élus

Dans le Nouvel Observateur à paraître jeudi, dix députés de droite et de gauche réclament l'encadrement ou l'abolition des nombreux avantages dont jouissent les élus, prônant des mesures radicales comme l'abolition du régime spécial des retraites des élus - -

Dix députés de droite et de gauche réclament l'encadrement ou l'abolition des nombreux avantages dont jouissent les élus. « Si les politiques ne s'appliquent pas à eux-mêmes ce qu'ils demandent aux Français, ils n'ont aucune chance d'avoir la moindre crédibilité », estime l'un d'eux.

Trop d’avantages ! Dix députés de droite et de gauche réclament l'encadrement ou l'abolition des nombreux avantages dont jouissent les élus, tandis que le Parlement accouche d'une loi de moralisation de la vie politique jugée par certains trop timorée. Dans le Nouvel Observateur à paraître jeudi, ces élus de la génération montante prônent des mesures radicales comme l'abolition du régime spécial des retraites des élus, la fin de l'exonération fiscale de l'indemnité de frais de mandat ou la publication de l'utilisation de « réserve parlementaire ».

Suppression du régime spécial des retraites

Contrairement à l'obligation qui est désormais imposée aux ministres, le texte examiné par l'Assemblée prévoit que les déclarations de patrimoine des élus ne seront pas publiées, mais simplement consultables en préfecture. Le socialiste Olivier Faure propose en conséquence de publier les augmentations de patrimoine entre le début et la fin du mandat parlementaire. « Autant on peut évoquer l'atteinte à la vie privée si on publie tout le patrimoine au moment de l'élection, autant on doit rendre des comptes si on s'enrichit durant l'exécution du mandat », explique-t-il.
L'ancien ministre UMP Laurent Wauquiez prône pour sa part la suppression du régime spécial des retraites et l'alignement complet sur le régime de droit commun. « Dans la période actuelle, si les politiques ne s'appliquent pas à eux-mêmes ce qu'ils demandent aux Français, ils n'ont aucune chance d'avoir la moindre crédibilité », estime-t-il. Bruno Le Maire (UMP) juge de son côté anormal que 38% des députés soient issus de la fonction publique et demande que tous les hauts fonctionnaires remettent leur démission lorsqu'ils deviennent parlementaires.

Contrôler les lobbyistes qui circulent à l’Assemblée

Un autre UMP, Gérald Darmanin, juge anormal que des élus puissent acheter leur permanence électorale avec leur indemnité de représentation et de frais de mandats (IRFM), qui couvre les dépenses liées à l'activité de député. « Je propose donc d'autoriser l'achat d'une permanence uniquement avec ses deniers personnels », explique-t-il.
François de Rugy, co-président du groupe Europe Ecologie-Les Verts, réclame un contrôle des lobbyistes qui « circulent librement » au palais Bourbon et des colloques organisés par ces derniers dans l'enceinte de la représentation nationale. « Les lobbies donnent souvent à croire que c'est l'Assemblée nationale elle-même qui organise le colloque, la salle mise à disposition est quasiment gratuite alors que l'entrée peut être payante et il y a un risque évident de conflit d'intérêts pour les députés », regrette-t-il.

Publication de la réserve parlementaire

Karine Berger (PS) réclame la publication de la réserve parlementaire, une somme allouée aux députés et aux sénateurs qui peuvent la donner à qui ils veulent. « Certains parlementaires pouvaient recevoir jusqu'à plusieurs millions d'euros. Avec le changement de majorité au Sénat, puis à l'Assemblée nationale, elle vient d'évoluer. A l'Assemblée, il s'agit désormais d'une somme fixe de 110 000 euros par député », dit-elle. « Mais on ne sait toujours pas comment et surtout pourquoi elle est utilisée », ajoute-t-elle.

Philippe Gril avec Reuters