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Politique

Aix-en-Provence: malgré une condamnation en appel, la maire LR sera pourtant candidate à sa réélection

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Elle avait été condamnée en appel à un an d'inéligibilité et six mois de prison avec sursis pour détournement et prise illégale d'intérêt. Pourtant, parce qu'elle a formé un pourvoi en cassation, la maire d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, serait bien candidate à réelection.

La maire LR d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, a annoncé ce jeudi sa candidature à un quatrième mandat malgré sa condamnation fin mai en appel à un an d'inéligibilité. Condamnation contre laquelle elle a formé un pourvoi en cassation.

Cette annonce donne un coup d'accélérateur à la bataille pour cette ville huppée des Bouches-du-Rhône, bastion de la droite mais que la majorité présidentielle peut espérer faire tomber, au vu de son récent score aux élections européennes. LREM est arrivé premier avec 29%, le RN à 18%, EELV à 17% et LR à 10%.

Une campagne sous sa propre étiquette

"Bilan extraordinaire", "rigueur exemplaire", l'édile de 76 ans, encartée aux Républicains, a annoncé sur France Bleu Provence et au site d'information locale Marsactu qu'elle comptait repartir en campagne "sous l'étiquette Maryse Joissains-Masini".

Elle n'a pas écarté l'idée d'alliances, sauf avec l'extrême droite. "Je ne critique ni Marine Le Pen ni Marion Maréchal-Le Pen", a-t-elle toutefois précisé sur France Bleu, refusant de "jeter l'anathème ou l'opprobre" sur le Rassemblement national.

Cette main tendue a été diversement accueillie au centre. "Le clan Joissains est une ligne rouge pour moi", a affirmé à l'AFP l'une des candidates déclarées à l'investiture LREM, la députée Anne-Laurence Petel, qui exclut tout rapprochement avec la maire en place depuis 2001, notamment pour des questions "d'exemplarité et de probité".

"Je ne me pose pas en donneur de leçons", explique en revanche un autre candidat à l'investiture LREM, le médecin Dominique Sasoon, qui "ne ferme la porte à personne", et souligne que le condamnation de Maryse Joissains-Masini n'est pas définitive.

Egalement dans la majorité présidentielle, mais au Modem, le député et candidat déclaré Mohamed Laquila salue le bilan "pas si mauvais" de la maire mais pense qu'elle "n'ira pas jusqu'au bout". 

Un an d'inéligibilité et six mois de prison avec sursis

Fin mai, Maryse Joissains-Masini avait été condamnée par la cour d'appel de Montpellier à six mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour détournement et prise illégale d'intérêts. Mais, son pourvoi en cassation lui permet de se présenter dans cette ville de 140.000 habitants.

Maryse Joissains-Masini était jugée pour la promotion indue d'un chauffeur et l'embauche à la communauté de communes d'une collaboratrice chargée de la protection animale alors que ce domaine ne relevait pas des compétences de cette collectivité.

Maryse Joissains-Masini a succédé à la mairie à celui qui était alors son mari, Alain Joissains, maire de la ville de 1978 à 1983 et condamné en 1986 en appel pour recel d'abus de biens sociaux.

Aude Solente avec AFP