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Police-Justice

Un ancien espoir du cinéma placé en détention pour meurtre

Gérald Thomassin en 1991 dans "Le Petit criminel", de Jacques Doillon.

Gérald Thomassin en 1991 dans "Le Petit criminel", de Jacques Doillon. - -

Gérald Thomassin, césar du meilleur espoir masculin en 1991, est soupçonné d'avoir sauvagement tué dans l'Ain une employée de La Poste, après une descente aux enfers dans l'alcoolisme et la drogue.

En 1991, il obtenait la statuette du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Le Petit criminel, de Jacques Doillon. Douze ans plus tard, Gérald Thomassin, devenu marginal, est rattrapé par la justice. L'homme de 38 ans a été interpellé, lundi, à son domicile de Rochefort, en Charente indiquait mardi Sud Ouest, pour placement en détention provisoire.

Il est soupçonné du meurtre de Catherine Burgod, agent communal dans une agence de La Poste dans l'Ain. Le 19 décembre 2008, cette femme de 41 ans, enceinte d'un troisième enfant, avait été retrouvée baignant dans son sang dans une pièce qui jouxtait le guichet.

Dans un groupe de marginaux toxicomanes

Les soupçons des gendarmes s'étaient alors portés sur des marginaux toxicomanes qui vivaient dans un immeuble juste en face de l'agence postale. Parmi eux, Gérald Thomassin. L'ancien acteur, tombé dans l'alcoolisme et dans la drogue, vivait des minima sociaux et de petits cachets dans des films d'auteurs.

Gérald Thomassin nie toute responsabilité. Il doit être transféré au cours de la semaine à Bourg-en-Bresse pour les besoins de l'enquête. L'avocat de la famille, Me Jacques Frémion, indique que "le dossier dégouline de faisceaux graves et concordants et son comportement suscite de multiples questions."

Sa vie, "déjà tellement du cinéma"

L'ex-comédien avait été déniché en 1990, à 16 ans, par le réalisateur Jacques Doillon, qui avait lancé un casting dans des foyers de la DDASS pour son film Le Petit criminel. Ironie du sort, son rôle de petit délinquant à la dérive l'avait promis à une belle carrière.

Il avait également incarné Momo, un jeune SDF débrouillard dans Paria, de Nicolas Klotz, sorti en 2001. Le réalisateur notait alors au sujet de l'acteur: "Il commence très fort, puis se dissout (...) et retombe dans ses problèmes de drogue. C'est très douloureux, et c'est pourtant la vie de Gérald qui est déjà tellement du cinéma..."

M. T. avec AFP