Tuerie en Haute-Savoie : le point sur l'enquête

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Une famille de vacanciers britanniques et un cycliste ont été retrouvés morts mercredi après-midi, près du village de Chevaline, en Haute-Savoie, victimes d'une tuerie à l'arme automatique. Deux petites fille ont survécu. On connait désormais l'identité du propriétaire du véhicule où se trouvaient les victimes : il s'agit de Saad al Hilli, un Britannique d'origine irakienne. Le point sur les derniers éléments de l'enquête.
Qui sont les quatre victimes ?
Un homme et deux femmes ont été retrouvés morts dans leur véhicule. Il pourrait s’agir du père de famille, qui était assis à l’avant de la voiture, et de la mère et la grand-mère, installées à l’arrière.
La quatrième victime est un cycliste. Son corps gisait à l’avant droit de la voiture, près de la fillette retrouvée blessée. Selon le Dauphiné Libéré, il aurait été formellement identifié : il s’agit d’un Savoyard originaire d’Ugine, âgé d’une quarantaine d’année et père de trois enfants, simplement parti faire du vélo.
Deux occupants de la voiture et le cycliste auraient reçu une balle dans la tête. L’autopsie des corps est prévue ce vendredi.

Qui sont les survivants ?
Une petite fille britannique de quatre ans a été retrouvée sur la scène du crime, dans la nuit de mercredi à jeudi, vers minuit. Indemne, elle est restée prostrée sans bouger pendant près de huit heures au fond de la voiture familiale, cachée sous les jambes de sa mère décédée. Ce jeudi, le parquet a justifié le long délai avant que la petite fille ne soit découverte par le fait qu'elle était "totalement invisible", "cachée au milieu d'une accumulation de bagages aux pieds de sa mère morte, à l'arrière du véhicule".
La fillette aurait commencé à parler aux forces de l'ordre ce jeudi après-midi.

Sa sœur aînée, âgée de 8 ans, avait été retrouvée près de la voiture, mercredi après-midi, grièvement blessée, par le cycliste ayant donné l’alerte (voir illustration de la scène du crime, ci-contre). Selon le Dauphiné Libéré, la petite fille aurait été violemment frappée et souffrirait d’une facture du crâne, mais n’aurait pas reçu d’impact de balle. Lors d’une conférence de presse mercredi après-midi, le procureur de la République d’Annecy avait annoncé son décès, avant de revenir sur ses propos.
Toujours hospitalisée au CHU de Grenoble, la fillette doit être réopérée ce jeudi et a été plongée en coma artificiel. Mais selon le procureur, son pronostic vital n'est plus engagé.
Que sait-on de cette famille britannique ?
Le break BMW dans lequel ont été retrouvées les victimes était immatriculé au nom de Saad al Hilli, 50 ans, un Britannique d'origine irakienne demeurant à Claygate, dans le Surrey, au sud de Londres.
Les enquêteurs supposent qu'il s'agit bien du père de famille tué avec son épouse et une femme plus âgée, qui pourrait être la grand-mère des deux enfants retrouvés sur les lieux. Selon le parquet, deux passeports, suédois et irakien, auraient été retrouvés sur les corps.
Mais pour l'heure, le procureur n'a pas confirmé le lien de parenté entre toutes les victimes. La seule certitude étant que les fillettes sont soeurs. La plus âgée des victimes serait d'origine suédoise. Les enquêteurs français attendent de l'ADN ou des empreintes digitales pour pouvoir identifier formellement les victimes.
Le propriétaire du véhicule avait laissé les coordonnées de son passeport au camping de Saint-Jorioz, a expliqué le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann.
Que faisait cette famille en Savoie ?
La famille d’origine britannique était en vacances en Haute-Savoie. Elle séjournait depuis le 3 septembre au camping "Le solitaire du lac", situé à Saint-Jorioz, une commune des bords du lac d’Annecy, à quelques kilomètres de Chevaline (voir carte ci-dessous), et devait repartir avant la fin de la semaine.
La vice-ambassadrice de Grande-Bretagne doit se rendre sur les lieux de la tuerie ce jeudi après-midi.
Qui est le principal témoin ?
La scène a été découverte vers 16 heures mercredi après-midi, sur un parking forestier de la commune de Chevaline, par un cycliste. Il aurait expliqué s’être fait doubler par un autre cycliste sur la route montant au parking, où les tirs se sont produits.
A son arrivée sur place, il aurait trouvé l’homme gisant au sol, tué par balle. Selon les derniers éléments de l'enquête, l'homme serait un ancien employé de la Royal Air Force.
La piste criminelle privilégiée
Au moins une quinzaine de douilles ont été retrouvées de part et d’autre du véhicule, provenant vraisemblablement d’une arme automatique de type pistolet mitrailleur. "Compte tenu de ce que l'on voit, il est certain que la piste criminelle est à mettre en numéro un", a estimé le procureur, précisant toutefois qu'un drame familial "n'est pas à exclure".
Seul élément transmis par des témoins locaux : un véhicule aurait été vu en train de traverser le village à très vive allure, peu de temps avant l’heure de la tuerie. Par ailleurs, plusieurs témoins affirment avoir vu "un véhicule blanc" prendre la fuite. Mais pour l’heure, rien ne permet de dire que ces éléments ont un quelconque lien avec cette affaire.