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Police-Justice

Trois fans de Johnny jugés pour avoir menacé le docteur Delajoux

"Johnny, c'est toute ma vie", a expliqué un des fans jugé.

"Johnny, c'est toute ma vie", a expliqué un des fans jugé. - -

Trois fans de Johnny Hallyday étaient jugés lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé, injurié et menacé fin 2009 sur Facebook le docteur Stéphane Delajoux, qu'ils tenaient alors pour responsable de graves ennuis de santé de leur idole.

Trois fans de Johnny Hallyday étaient jugés lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé, injurié et menacé fin 2009 sur Facebook le docteur Stéphane Delajoux. Ils tenaient alors le médecin pour responsable des graves ennuis de santé de leur idole.

"Johnny était entre la vie et la mort, je passais mes journées à pleurer. J'ai agi sous le coup de la colère. Johnny, c'est toute ma vie", a expliqué Laurent, un Lillois de 43 ans, seul des trois prévenus à s'être présenté au tribunal.

Johnny avait été opéré par le docteur Delajoux à Paris en novembre 2009 pour une hernie discale. Le chanteur avait ensuite pris l'avion pour Los Angeles, où une infection avait conduit à son hospitalisation en urgence et à une nouvelle opération.

"Surveille tes arrières mec, tu es seul face à des milliers de fans"

Le producteur de Johnny à l'époque, Jean-Claude Camus, avait qualifié l'opération de "massacre", des propos qui lui ont valu d'être condamné en novembre dernier pour diffamation du docteur Delajoux. Le médecin quant à lui avait été agressé quelques jours plus tard près de son domicile par deux hommes cagoulés.

"Surveille tes arrières mec, tu es seul face à des milliers de fans qui veulent ta peau, ce n'est que le début", avait commenté le fan lillois sur Facebook, alors que des admirateurs du rocker avaient constitué sur le réseau social un groupe baptisé "Delajoux droite, Delajoux gauche, frappe où tu veux".

Le médecin, qui avait porté plainte, était par ailleurs traité de "bouffon" ou "pauvre nul" par les fans, qui l'accusaient eux aussi d'avoir "massacré" et "charcuté" leur idole.

"Une amende assez importante s'impose"

"Aujourd'hui, je regrette. J'ai vu une interview du docteur Delajoux, effectivement, il y a peut-être des trucs que Johnny n'aurait pas dû faire, mais à l'époque, on avait une seule version des faits", a-t-il ajouté.

La procureure, Annabelle Philippe, a de son côté déploré que les gens n'aient "pas conscience de l'impact d'internet", s'échangeant "des messages accessibles à tout le monde, comme s'ils s'échangeaient des mails".

"Je pense qu'une amende assez importante s'impose, notamment au regard des menaces", a-t-elle estimé. Le tribunal rendra sa décision le 12 février.