Sevron: la police intervient auprès d'une femme qui vivait recluse avec sa vingtaine de chiens

Chihuahuas. (Illustration) - Lynn - flickr - CC
Un air irrespirable, des excréments partout dans la maison, des objets et ordures interdisant jusqu'à l'accès aux interrupteurs: les policiers ont revêtu la combinaison sanitaire et les gants pour intervenir dans une habitation de Sevron, en Seine-et-Marne, mercredi matin. Ils agissaient, selon Le Parisien, après la plainte de l'association de protection des animaux Giapa (Groupe d'intervention actif pour la protection animale), inquiète du sort d'une vingtaine de chihuahuas. La meute, enfermée dans la maison, déféquait à même le sol.
Depuis 25 ans, elle accumule les détritus
Depuis 25 ans, cette femme de 57 ans a accumulé objets et détritus. L'association Giapa, basée à Coulommiers, avait d'abord été prévenue par le commissariat de Noisiel, qui avait tourné une vidéo sur les lieux. Son président, Philippe Toutenelle avait décrit auprès du Pays Briard ce capharnaüm:
"Cette dame, qui se dit atteinte du syndrome de Diogène, accumule et entasse dangereusement une multitude d’objets et de papiers dans sa maison : il y en a du sol au plafond. Chaque pièce est remplie de détritus et d’excréments. Cette personne vit dans l’obscurité, recluse derrière ses volets avec un homme et au moins 20 à 30 petits chiens livrés à eux-mêmes et laissés sans soins."
Propriétaire de sa maison, elle vit comme une SDF
C'est fortuitement, à la faveur d'une perquisition, que les policiers de Noisiel avaient découvert l'étendue des dégâts. Ils enquêtaient sur une affaire d'escroquerie présumée pour laquelle cette femme est placée sous contrôle judiciaire. La victime serait un ancien collègue de la Banque de France à qui elle aurait soutiré en un an et demi quelque 67.000 euros contre de menus services. La quinquagénaire admet avoir imité la signature de l'escroqué, mais avec son consentement, soutient-elle.
Cette situation d'extrême dénuement est connue depuis des années. Elle est d'autant plus paradoxale que, selon une voisine, la dame "vit comme une SDF" alors qu'elle est propriétaire de sa maison de 100 m². "Nous lui avons proposé de l'aide en 2013 quand on a découvert sa situation, mais elle refuse catégoriquement", explique au Parisien Dominique Stabile, maire socialiste de la commune.