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Police-Justice

Remise en liberté de l'assaillant de Marseille: Collomb évoque des "dysfonctionnements"

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L'homme qui a tué deux femmes à la gare Saint-Charles à Marseille le 1er octobre dernier avait été relâché à la veille de son crime. Ce mardi, Gérard Collomb a parlé de "dysfonctionnements" et évoqué le renouvellement de l'équipe exerçant au sein de la préfecture du Rhône.

"Un ensemble de dysfonctionnements graves" à la préfecture du Rhône, dont l'équipe sera profondément renouvelée "dès demain", ont conduit à la remise en liberté de l'auteur du double meurtre de Marseille la veille de l'attaque à la gare Saint-Charles, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, à la suite de la remise d'un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA). Une source gouvernementale a par la suite assuré à l'AFP que le préfet lui-même serait remplacé. 

Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, l'a confirmé dans la soirée sur France Info. "Il faut que certains portent la responsabilité de cela d’où la décision qui sera prise demain en Conseil des ministres de faire en sorte que ceux qui sont en responsabilité, le préfet et peut-être ses plus proches collaborateurs, changent", a-t-il dit. Selon nos informations, le secrétaire général de la préfecture est aussi concerné. 

Des mesures pour améliorer la procédure actuelle 

Un Tunisien de 29 ans, Ahmed Hanachi, a tué au couteau deux jeunes femmes le 1er octobre à la gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu par la police. Interpellé deux jours avant pour vol dans un centre commercial de Lyon, Ahmed Hanachi avait été remis en liberté le lendemain, alors qu'il était en situation irrégulière. Une enquête administrative a été ouverte.

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs procédé à quelques annonces. Il a ainsi signalé le recrutement de 150 personnels titulaires supplémentaires en 2018 dans les services des étrangers, l'ouverture de 200 places supplémentaires en centre de rétention au niveau national et le placement prioritaire des étrangers qui présentent une menace pour l ordre public. 

Le rapport de l'IGA a exposé le déroulement des faits

Notre journaliste, Alexandra Gonzalez, a retracé l'enchaînement des faits du côté de la préfecture au moment où le futur assaillant était entre les mains de la police:

"Ce jour-là, il n’y avait qu’un seul agent à la préfecture. Vous vous rappelez que la veille Ahmed Hanachi avait été arrêté pour un simple vol. Il n’y avait pas assez d’éléments pour le poursuivre mais la police a transmis son rapport d’interpellation à la préfecture du Rhône le samedi parce qu’il était en situation irrégulière. Cet agent de permanence qui est seul ce jour-là. Il reçoit ce rapport et il y a ce moment-là deux possibilités: il peut soit placer cet homme en centre de rétention, soit également décider de l’expulser vers la Tunisie."

L'agent ne fera ni l'un ni l'autre, comme l'a découvert le rapport de l'IGA que la reporter a pu consulter. "Pas de placement en centre de rétention, parce que deux heures plus tôt ce samedi on lui indique que le centre de Lyon est plein et qu’on pense que dans l’après-midi aucune place ne va se libérer. Et pas de décision d’expulsion car il aurait fallu pour ça qu’il sollicite son supérieur hiérarchique de permanence, en l’occurrence le sous-préfet qui était à une cérémonie ce jour-là et il a estimé que ça ne valait pas la peine de déranger son supérieur", a expliqué Alexandra Gonzalez. 

R.V. avec Alexandra Gonzalez et AFP