Procès Heaulme: la réclusion criminelle à perpétuité requise contre "le routard du crime"

Francis Heaulme devant la cour d'assises de Moselle. - Benoit Peyrucq - AFP
Trois semaines de débats et une peine à prononcer. L'avocat général de la cour d'assises de Moselle a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Francis Heaulme "au nom de l'intérêt général". "Francis Heaulme vous dit 'Montigny, c'est pas moi'. Par votre juste verdict, vous lui direz 'Alexandre c'est vous, Cyril c'est vous'", a conclu le ministère public. Le "routard du crime", déjà condamné pour neuf meurtres, est jugé depuis le 25 avril pour l'assassinat de deux enfants de 8 ans en 1986 à Montigny-lès-Metz.
"Francis Heaulme est devant vous pour répondre des crimes d'Alexandre Beckrich et de Cyril Beining, il ne peut se cacher derrière qui que ce soit", estime Jean-Marie Beney.
Eléments concordants
Pendant toute la durée du procès Francis Heaulme, aujourd'hui âgé de 58 ans, a nié ces deux meurtres commis il y a 31 ans, pour lesquels Patrick Dils a passé quinze années en prisant avant que son innocence soit reconnue. Après près de deux heures de réquisitions, l'avocat général a demandé à ce que les jurés ne s'attachent pas à cette absence d'aveux de l'accusé. "Francis Heaulme a révélé sa présence sur les lieux des crimes dès 1992", a lancé le ministère public.
"L'absence d'aveux est une manière d'aggraver la douleur des familles, mais ça n'est pas une façon d'égarer la justice", a conclu Jean-Marie Beney, après avoir listé les éléments concordants qui, selon lui, démontrent sans l'ombre d'un doute, la culpabilité de Francis Heaulme.
Il est notamment revenu sur les multiples déclarations de l'accusé - qui a reconnu être monté sur le talus, sur les similitudes avec ses autres crimes, et sur sa personnalité. "Vous mettrez tous ces éléments en perspective, en ne vous laissant pas aveugler par un quelconque rideau de fumée qui viserait à obscurcir votre raison", a-t-il dit en direction des jurés.