Nice: la justice se penche sur la légalité de l'arrêté anti-drapeaux

La justice rendra vendredi matin ses ordonnances sur les référés déposés contre l'arrêté anti-drapeaux - -
Interdire "l'utilisation ostentatoire" de drapeaux étrangers est-il discriminatoire? Le tribunal administratif de Nice tranchera vendredi matin sur l'arrêté pris par le maire de ville Christian Estrosi, interdisant leur utilisation pendant la Coupe du monde de football.
Lors d'une audience jeudi, Me Joseph Ciccolini, avocat de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et de l'Association pour la Démocratie à Nice (ADN) a tenté de démontrer le caractère à la fois "discriminatoire" et "disproportionné" de cet arrêté, du fait que seuls les drapeaux étrangers sont visés et qu'il existe déjà en matière d'atteinte à l'ordre public "un arsenal complet de textes et d'interdits".
"Une atteinte grave aux libertés fondamentales"
Le secrétaire général départemental de SOS Racisme, Hamidou Bah, a insisté pour sa part sur "l'atteinte grave aux libertés fondamentales" d'une mesure "empêchant les supporteurs d'un pays de manifester leur joie après un match de football".
Pour la défense, Me Pauline de Faÿ, a expliqué que cet arrêté était "une simple mesure de police" destinée à prévenir des troubles à l'ordre public. Elle a rappelé les débordements intervenus à Nice dans la nuit du 26 au 27 juin après la qualification de l'Algérie pour les 8e de finale de la coupe du Monde. Près de 400 personnes, selon la police municipale, s'étaient alors rassemblées place Masséna, en plein centre-ville, certaines voulant hisser en haut d'une fontaine des drapeaux au péril de leur vie.
La défense a aussi mis en avant le caractère "proportionné" de l'arrêté, limité à la fois dans le temps (jusqu'au 13 juillet) et dans l'espace (le centre-ville).
Rassemblement avec des drapeaux prévu samedi
Un rassemblement, à l'initiative du mouvement des Jeunesses communistes, est prévu samedi à 16 heures à Nice au Théâtre de Verdure, devant la Promenade des Anglais, pour protester contre cet arrêté.
Le PCF et la CGT se sont joints au mouvement. Ce rassemblement statique a été autorisé par la Préfecture. Jeudi après-midi, plus de 350 personnes avaient déjà annoncé sur Facebook leur participation à cette action.