"Mon secret séduction? Le GHB": un restaurateur des Hauts-de-Seine jugé pour incitation au viol

Le palais de justice de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. - Jack Guez - AFP
"Mon secret séduction tient en trois mots: Gentillesse, Humour, Bagou. Si ça marche pas? Je me contente des premières lettres." Sous-entendu, le GHB, aussi connu sous le nom de "drogue du violeur". Ces mots, écrits sur une ardoise à l’entrée d’un restaurant de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, valent à son propriétaire d’être jugé ce mardi pour incitation au viol devant le tribunal de Nanterre, rapporte Libération.
Le Collectif féministe contre le viol (CFCV) a entamé contre le restaurateur une procédure judiciaire en citation directe, dénonçant des "faits extrêmement graves. On en a assez de voir l’humour utilisé comme parapluie".
"La question n’est pas de savoir de quoi on peut rire ou pas. Il faut sortir de l’idée qu’il s’agit d’une blague, car ce n’est rien d’autre qu’une manière de banaliser des comportements qui sont des crimes, le tout sur la voie publique", fustige l’avocate du collectif, Me Sophie Soubiran.
"Une blague de mauvais goût"
Cet écriteau n'est pas le seul, signé de la main de ce restaurateur, à avoir offusqué. A l'entrée de son établissement, on pouvait également lire: "Un jour, les femmes domineront le monde. Mais pas aujourd’hui, c’est les soldes" ou encore: "Etre un homme, c’est faire ce que tu veux, quand tu veux, sans avoir de comptes à rendre à… Merde, elle arrive… A plus."
Ces dictons, qu'il a en plus publiés sur un groupe Facebook destinés aux habitants de Rueil-Malmaison, ont notamment choqué et agacé deux étudiantes et leur professeur qui les ont dénoncés sur les réseaux sociaux.
"C’est une blague de mauvais goût qui, en tant que femme, ne me fait pas du tout rire. Cela justifie-t-il pour autant que mon client soit jugé pour incitation au viol? Je ne le pense pas", défend Me Vera Goguidze, l'avocate du mis en cause dans les colonnes du quotidien.
Pour ces phrases qui "peuvent éventuellement choquer", concède l'avocate, le restaurateur risque 5 ans de prison et 45.000 euros d'amende.