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Police-Justice

Meurtre de Nelly Haderer: trahi par son ADN, 27 ans après les faits?

Jacques Maire à l'ouverture de son troisième procès pour les meurtres de Nelly Haderer et Odile Busset, le 6 octobre 2008 à Metz.

Jacques Maire à l'ouverture de son troisième procès pour les meurtres de Nelly Haderer et Odile Busset, le 6 octobre 2008 à Metz. - -

La science pourrait avoir résolu l’une des plus grandes énigmes judiciaires des trente dernières années. En 2009, à la demande de la famille de la victime, la justice avait rouvert le dossier pour faire analyser les scellés.

Les progrès de la science au service de l’une des plus grandes énigmes judiciaires, vingt-sept ans après les faits. En 2009, à la demande de la famille de Nelly Haderer, une jeune mère de famille assassinée en 1987, la justice avait rouvert le dossier pour faire analyser les scellés. L'avocat des familles des parties civiles, Me Pierre-André Babel l'a confirmé: les traces ADN sur un échantillon de sang prélevé sur le jean de la victime sont bien celles du principal suspect, Jacques Maire.

Mais il y a un hic: l’homme a été acquitté en 2008, et même indemnisé de 200.000 euros pour "détention injustifiée". En théorie, un acquitté ne peut plus être jugé. Retour sur les faits.

Deux condamnations et un acquittement

Le 31 janvier 1987, Nelly Haderer, une jeune femme de 22 ans, est retrouvée morte, le corps mutilé, dans une décharge de Rosières-aux-Salines, près de Nancy. La mère de famille a été exécutée de deux balles de 22 long rifle.

En 1999, celui que l’on surnomme "le caïd de Dombasle" parce qu’il fait régner la terreur dans sa ville, est mis en examen: un témoin affirme avoir vu la victime dans la voiture de Jacques Maire, le soir de sa disparition. De plus, le maçon est déjà sous le coup d’une mise en examen, dans le cadre de la disparition d’une autre jeune femme, Odile Busset.

En 2004, il est reconnu coupable du meurtre d’Odile Busset, mais acquitté dans l’affaire Nelly Haderer, faute de preuves. En 2006, il est condamné en appel pour les deux meurtres à vingt ans de prison. Mais il échappe à sa peine à cause de l’erreur d’une greffière, qui omet de parafer 32 pages de procès-verbal. Rejugé en 2008, il est finalement - et définitivement - acquitté.

Pas de recours possible

Cette nouvelle expertise apporte donc un rebondissement spectaculaire, mais sur le plateau de BFMTV, l’une des avocates de Jacques Maire, Me Liliane Glock, ne cache pas son scepticisme. "Je suis extrêmement surprise que l’on trouve cette trace maintenant", déclare-t-elle, avant d’évoquer une éventuelle pollution des scellés. "Il faut être extrêmement prudent, et je trouve anormal qu’on le traîne comme cela dans la boue".

De son côté, Me Pierre-André Babel entend rechercher "toutes les solutions possibles pour que ça ne s’arrête pas là".

Caroline Piquet