Marc Machin acquitté à l'issue de son procès en révision

Marc Machin - -
Marc Machin, 30 ans, a été acquitté jeudi par la cour d'assises de Paris à l'issue de son procès en révision, après avoir vu sa condamnation pour meurtre annulée en 2010 car le véritable auteur du crime s'était dénoncé.
Il devient la huitième personne en France depuis la Seconde Guerre mondiale à être acquittée d'un crime à l'issue d'une procédure de révision. Marc Machin a passé près de 7 ans en prison pour le meurtre à coups de couteau de Marie-Agnès Bedot, commis le 1er décembre 2001 au pont de Neuilly (Hauts-de-Seine). Après quatre jours d'audience et un court délibéré de trois heures, la cour a suivi le ministère public qui avait admis l'innocence de l'accusé tout en prenant la défense de l'institution judiciaire.
« J'ai besoin de me reconstruire, de panser les cicatrices »
« C'est un soulagement et un dénouement, maintenant la vie continue », a déclaré Marc Machin après l'énoncé du verdict. « Quand on a été victime d'une erreur judiciaire, enfermé à tort et injustement, il y a pas de quoi se réjouir et sauter au plafond ». « J'ai besoin de me reconstruire, de panser les cicatrices », a ajouté Marc Machin, 30 ans. « Comme toute personne lambda », il espère « trouver un travail, être heureux, une femme, passer le permis, la voiture ». « Pour l'instant, j'ai pas de boulot », a-t-il dit, précisant être à la recherche d'un emploi « dans le BTP ». « J'ai plein d'énergie pour aller de l'avant ».
« Je suis réhabilité, j'ai récupéré ma dignité », a-t-il souligné, tout en se disant « meurtri » après avoir passé « six ans et six mois » en prison pour un meurtre qu'il n'avait pas commis, « de 19 ans à 26 ans et demi ».
« Redonnez-lui sa dignité »
« Redonnez-lui sa dignité. Pour l'Histoire peut-être, pour son histoire sûrement, acquittez Marc Machin », avait dit l'avocate générale Maryvonne Caillibotte en conclusion de son réquisitoire. « C'est avec honneur, l'honneur de faire partie d'une cour qui pourra faire réparation de la souffrance, des années de jeunesse perdues, (...) que je requiers le prononcé de l'innocence de M. Marc Machin », avait-elle ajouté.
L'avocate générale n'en a pas moins défendu la pertinence de la procédure car pour elle, « l'erreur est humaine » et « il n'y a pas d'autisme de la justice ». La procédure de révision est là pour résoudre l'erreur, a-t-elle estimé.
Marc Machin a fondu en larmes à la fin de la plaidoirie de son avocat qui a repris ce qu'il voit comme les défaillances du système, peu prompt à s'interroger, selon lui. Avant que la cour ne se retire, l'accusé avait prié les jurés de « rectifier la dernière injustice » et de lui rendre sa « dignité ».