Le Français Salim Benghalem soupçonné d'avoir été le geôlier des ex-otages en Syrie

Une information judiciaire, ouverte pour enlèvement et séquestration par le parquet antiterroriste de Paris, vise le jeune homme, inscrit sur la liste des dix terroristes les plus recherchés par les Etats-Unis.

Salim Benghalem, 35 ans, ancien proche des frères Kouachi et aujourd'hui combattant dans les rangs de l'Etat islamique, intéresse de très près la justice française. Selon des révélations du Monde, le jeune homme est soupçonné d'avoir été l'un des geôliers des quatre journalistes français, gardés en otage en Syrie par l'Etat islamique entre juin 2013 et avril 2014.

Le 23 juillet, une information judiciaire a été ouverte par la section antiterrroriste du parquet de Paris pour enlèvement et séquestration, visant notamment Salim Benghalem, mais aussi Mehdi Nemmouche, l'auteur présumé de la tuerie au musée juif de Bruxelles. "Quand Nemmouche cognait, c’est Benghalem qui posait les questions", précise une source proche du dossier au Monde.

Dans cette procédure, Salim Benghalem est également visé pour "provocation à commettre des actes de terrorisme", en raison de son apparition dans une vidéo de propagande datée de février dernier, dans laquelle il se félicite des attentats commis à Paris en janvier. 

Sur la liste noire des Etats-Unis

D'après une note du renseignement intérieur, Salim Benghalem, ancien délinquant en banlieue parisienne, "ferait actuellement partie de la police islamique de l'EI, et participerait aux exécutions et châtiments corporels administrées aux personnes jugées par leurs soins". Le jeune homme aurait déjà "exécuté une sentence de mort", précise une autre note de la DGSI.

Salim Benghalem figure d'ailleurs sur la liste des dix terroristes les plus recherchés par les Etats-Unis. Le jeune homme habitait avec sa femme et ses deux enfants à Cachan, dans le Val-de-Marne, jusqu'en 2013. Décrit par ses proches comme "taquin", "musulman non pratiquant", et "fêtard", Salim Benghalem, qui avait été condamné à de la prison pour un meurtre commis en 2001, n'a rien laissé paraître de sa radicalisation avant son départ. 

A. G.