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Police-Justice

La cour d'appel de Paris se prononce ce jeudi sur la libération du militant Georges Abdallah

Des policiers escortent le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah (c) à sa sortie du palais de justice de Pau, le 18 février 2010

Des policiers escortent le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah (c) à sa sortie du palais de justice de Pau, le 18 février 2010 - JEAN LOUIS DUZERT © 2019 AFP

À 73 ans, celui-ci a vu sa dizaine de demandes de libération conditionnelle échouer alors qu'il est libérable depuis 25 ans.

La fin d'une incarcération longue de 40 ans? Ce jeudi 20 février, Georges Abdallah, militant libanais propalestien condamné dans les années 1980 pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien en France, va savoir s'il peut rentrer au Liban après la décision que doit prendre la cour d'appel de Paris.

À 73 ans, celui qui était à l'époque l'un des plus célèbres prisonniers de France est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de libération conditionnelle échouer.

Il est "une exception", insiste son avocat Jean-Louis Chalanset, alors que les principaux "prisonniers politiques", qu'ils soient d'Action Directe, corses ou basques, sont sortis de prison.

"Si la cour ne fait pas droit à sa demande, cela reviendra à instaurer une perpétuité réelle, qui n'existe pas en droit français", ajoute-t-il.

Lueur d'espoir

La préfecture de police de Paris a interdit des manifestations de soutien prévues mercredi soir en région parisienne, estimant qu'elles pourraient troubler l'ordre public, "dans le contexte social et international tendu".

À Toulouse, à une centaine de kilomètres de la prison de Lannemezan où Georges Abdallah est incarcéré, 300 personnes ont manifesté pour réclamer la libération de celui qui compte parmi les plus anciens détenus du pays.

Le 15 novembre dernier, le tribunal d'application des peines antiterroriste lui avait donné une lueur d'espoir, en ordonnant sa remise en liberté avec expulsion immédiate au Liban - qui le réclame.

Georges Abdallah est le "dernier vestige du groupuscule d'obédience laïque, marxiste, communiste des FARL" (Fractions armées révolutionnaires, qu'il avait cofondées), appartenant à "l'histoire aujourd'hui révolue de l'activisme violent de l'ultra gauche" libanaise et palestinienne, qui n'est "à l'origine d'aucun attentat en France ni ailleurs depuis 1984", écrivait le tribunal dans sa décision.

Le parquet antiterroriste (Pnat) n'avait pas été du même avis et avait fait appel, suspendant aussitôt la décision.

L'affaire avait été réexaminée par la cour d'appel de Paris le 19 décembre en audience non publique. La décision jeudi sera rendue en audience non publique également, à 13h30.

Si la cour rejette la demande de Georges Abdallah, ce dernier pourra former un pourvoi en cassation. Mais si la cour confirme la décision du tribunal, Georges Abdallah sera remis en liberté - un éventuel pourvoi du parquet général n'étant pas suspensif.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV