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Police-Justice

Jeune femme tuée dans une ferme de l'Aveyron: "Le suspect l'a traînée jusqu'à l'étang" 

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Une jeune conseillère de la chambre d'agriculture de l'Aveyron est morte dans des circonstances suspectes mercredi à Mayran, lors d'une visite sanitaire chez des éleveurs célibataires, sans problème d'argent.

L'enquête sur le meurtre d'une jeune femme en Aveyron mercredi matin progresse rapidement. En fin de journée, le procureur de la République de Rodez, Yves Delperié, a livré les premiers éléments du dossier. Le drame s'est déroulé sur l'exploitation familiale des frères Espinasse au lieu-dit "Les Farguettes" à Mayran, une commune de la campagne aveyronnaise. La victime était venue procéder à une "mission de conseil" sur les lieux auprès des exploitants, deux frères de 46 et 47 ans, qui vivaient seuls avec leur père.

Pour une raison inconnue pour le moment, l'aîné des deux frères, Xavier Espinasse, a saisi la jeune femme à bras-le-corps à la fin de sa visite, et l'a traînée vers l'étang glacé, où elle serait décédée de noyade.

"Il n'y avait pas de contentieux particulier avec la victime. Il n'y a pas eu d'altercation entre eux. Ses motivations sont extrêmement floues", précise le procureur.

Le corps de la jeune femme, a été retrouvé avec des "traces d'ecchymoses" faisant penser à une lutte avec son agresseur présumé. "Elle a vraisemblablement résisté", a-t-on précisé de source sécuritaire. Le suspect a été placé en garde à vue et fera l'objet d'une expertise psychiatrique jeudi.

Un homme "dépressif depuis le décès de sa mère"

La ferme familiale, qui produit du lait et de la viande, n'avait apparemment pas de difficultés financières, selon le voisinage. Les deux frères vivaient seuls "enfermés" avec leur père de 78 ans, dont ils avaient repris l'exploitation, a rapporté Gilbert Pouget, qui avait employé Xavier Espinasse pendant une dizaine d'années comme saisonnier dans son entreprise de construction. "Ce sont deux frères qui s'engueulent tout le temps (...), ils ne sortent que pour la traite des bêtes", a expliqué ce voisin.

Lui ne s'"étonne" pas du drame car le gardé à vue est "dépressif" depuis le décès de sa mère et "a dû péter un câble". "Ce n'est pas un problème d'argent", a encore déclaré l'entrepreneur. "Ici, la plupart des agriculteurs ont des emprunts, eux, ils payent toujours cash" pour leurs dépenses.

Le maire de Mayran, Yves Mazars, agriculteur retraité, "ne pense pas non plus que les frères Espinasse avaient des problèmes d'argent". Il s'est dit "attristé" devant les journalistes, évoquant ses "voisins" comme une "famille très vaillante et tranquille".

A. G. avec AFP