Incendie à Rouen: des perquisitions en cours dans les locaux de Lubrizol

L'usine Lubrizol de Rouen en cendres après l'incendie, le 27 septembre dernier - Lou Benoist - AFP
Des perquisitions ont été menées au sein des locaux administratifs des sociétés Lubrizol et Normandie logistique dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de Rouen, a appris BFMTV de sources concordantes. Le 26 septembre dernier, un gigantesque feu a détruit plus de 5.250 tonnes de produits chimiques chez Lubrizol, une entreprise classée Seveso. L'incendie s'était également propagé dans trois entrepôts de la société voisine.
À ce jour, les causes de l'incendie ne sont pas connues. Depuis ce jeudi matin, les enquêteurs, mais aussi un magistrat du parquet de Paris et un assistant spécialisé du Pôle santé publique sont sur place pour tenter de recueillir des éléments. Plusieurs axes guident leur enquête: comment le feu s'est déclaré? D'où est-il parti? Et y-a-t-il eu un dysfonctionnement? Des failles?
Selon nos informations, ces perquisitions se concentrent sur le volet sécurité et respect des normes de ces entreprises. À savoir comment ces sociétés sont organisées et est-ce que tout est en ordre notamment en matière de sécurité incendie. Pour rappel, les alarmes incendie ont correctement fonctionné la nuit de l’incendie.
Les causes du sinistre inconnues
Ces perquisitions, qui se sont achevées dans l'après-midi ce jeudi, interviennent deux jours après le début des constatations techniques et scientifiques réalisées sur les lieux de l'incendie par 13 enquêteurs de la Gendarmerie nationale, dont six experts incendie notamment affectés à l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie (IRCGN). Mardi, le procureur de Paris a indiqué que 39 auditions ont d'ores et déjà été réalisées dans le cadre de cette enquête ouverte pour "destruction involontaire par incendie" et "mise en danger de la vie d'autrui".
Plusieurs dizaines de vidéos extraites des systèmes de vidéo-surveillance ont été également saisies et leurs analyses sont toujours en cours. De leurs côtés, Lubrizol affirme que le feu s’est déclenché à l’extérieur de l’entreprise. Normandie Logistique dit que selon les éléments en leur possession l’incendie ne vient pas de leur locaux. "Les éléments techniques dont nous disposons à ce jour, et qui sont en cours d'analyse par nos experts d'assurance, nous laissent penser que l'incendie ne part pas de nos locaux", a assuré ce jeudi matin lors d'une conférence de presse Christian Boulocher, le directeur général de Normandie Logistique, ajoutant que son entreprise ne stocke pas "de produits à haute toxicité".