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Police-Justice

Il organisait de faux castings contre la promesse d'une sex-tape avec Puff Daddy ou Chris Brown

Puff Daddy et Chris Brown, à Los Angeles

Puff Daddy et Chris Brown, à Los Angeles - Jason Merritt / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'arnaque qui visait à s'attirer les faveurs de jeunes femmes était bien rodée. Faisant miroiter une rémunération de 500.000 euros, un habitant de Magny-le-Hongre a abusé de la crédulité d'une vingtaine de victimes.

Il faisait miroiter à ses victimes une sex-tape avec Puff Daddy ou Chris Brown et 500.000 euros contre des faveurs sexuelles. Le tribunal correctionnel de Meaux a jugé jeudi d'une singulière affaire, "un stratagème de haut de gamme", selon l'expression de la présidente Pascale Piera. L'arnaque, dont Le Parisien dresse les grandes lignes, a consisté pour un habitant de 33 ans de Magny-le-Hongre, en Seine-et-Marne, à s'attirer les faveurs sexuelles filmées de jeunes femmes convaincues de participer à un casting pour une agence américaine.

Un mode opératoire sophistiqué

Pour parvenir à ses fins, le "recruteur", au casier judiciaire vierge, repérait ses victimes sur le réseau social Facebook. Les faits datent de 2013. Se faisant appeler Steven D., il avait poussé la tromperie jusqu'à falsifier une page Wikipédia servant à prouver l'existence d'une agence de castings basée à Miami.

Parfois, il était question de castings organisés via Internet où il s'agissait de danser en t-shirt mouillé devant une caméra. Les victimes croyaient, selon le témoignage de l'une d'elles, faire des essais pour "danser en 'pool party' (ndlr: fêtes organisées dans une piscine) pour une marque d'alcool".

D'autres fois, un rendez-vous était donné avec un "acteur" prénommé Lionel. Une scène intime d'un quart d'heure filmée devant comporter "un certain nombre de fellations". Une vingtaine de jeunes femmes ainsi trompées se seraient rendues, selon le prévenu, jusqu'à l'appartement de ce dernier. "Je suis entré dans un engrenage", a expliqué celui qui sortait d'un échec sentimental.

Infraction ou non?

S'il y a assurément tromperie morale, l'infraction est-elle pour autant caractérisée? Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 24 mars. Pour Me Aurélie Dubois, l'avocate de la défense: "C'est immoral, détestable, mais il n'y a pas d'infraction." Les jeunes femmes filmées par Skype savaient qu'elles étaient filmées et que la décision finale devait être prise plus tard, avec l'équipe de l'agence.

La substitut du procureur, Alice Dubernet, a pour sa part requis 3.000 euros d'amende, dont 1.000 avec sursis pour atteinte à l'intimité de la vie privée. Les vidéos pornographiques n'avaient en réalité aucun caractère professionnel, a soutenu la magistrate.

D. N.