"Il faut que ça cesse": plus de 200 élus municipaux agressés entre les mois de janvier et juillet

C'est un chiffre en hausse de 14% depuis l'an passé: entre les mois de janvier et juillet, 233 maires ou adjoints ont été agressés. La dernière agression en date s'est produite la semaine passée, contre la personne de Laurent Simon, maire de Chalifert (Seine-et-Marne). Ce dernier a reçu des coups de poing au visage et sur le corps.
En Gironde, le maire de Saint-Philippe-d'Aiguille est encore très marqué par son agression, qui a eu lieu au début du mois d'août. Ce soir-là, aux alentours de 22h30, l'édile est appelé afin de mettre un terme à des nuisances sonores. Sur une place du village, un groupe de jeunes joue à la pétanque en écoutant de la musique.
"Le groupe était très enivré, je sentais que je risquais de recevoir des coups", raconte le maire au micro de BFMTV. "Donc je suis parti à 50 mètres de là." L'homme est ensuite tombé. "La personne, quand j'étais à terre, m'a frappé et j'ai crié tout ce que j'ai pu", rapporte-t-il.
Peur et lassitude
En Seine-et-Marne, ces manifestations de violences ont eu raison du mandat de l'ancien maire de Saâcy-sur-Marne, Pierre-Emmanuel Bégny, qui a jeté l'éponge.
"Je me suis dis 'stop, il faut que ça cesse', et à partir de 2017 on va dire que c'était le changement complet dans ma démarche et à chaque fois que j'étais insulté ou menacé, je déposais plainte", témoigne-t-il sur BFMTV.
L'ancien élu évoque une "lassitude de la fonction, une accumulation d'événements, que ce soit les insultes, les menaces, les violences, et puis également le manque de soutien de l'État".
Réunion à Matignon ce mercredi matin
Ce mercredi, Jean Castex reçoit à Matignon les représentants des principales associations d'élus pour évoquer ces thématiques, au cours d'une réunion interministérielle. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre de la Cohésion des Territoires Jacqueline Gourault sont conviés.
André Laignel, maire d'Issoudun (Indre) et premier vice-président délégué de l'Association des maires de France plaide pour "que les moyens soient renforcés sur le terrain, à la fois en termes de sécurité, au sens général du terme, mais aussi en termes de justice: que systématiquement, chaque fois qu'un élu est mis en cause, il y ait automatiquement des poursuites qui soient engagées".