EN DIRECT - Condé-sur-Sarthe: le preneur d'otages a utilisé une lame "qui aurait pu faire beaucoup de dégâts"

Eric Dupond-Moretti à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 5 octobre 2021. - BFMTV
Le preneur d'otages avait des revendications "assez confuses"
Le négociateur qui a discuté avec le preneur d'otages a raconté au ministre de la Justice ses échanges avec le détenu. Ce dernier avait des revendications "assez confuses".
Il s'est entretenu avec le preneur d'otages pendant "plus d'une heure". L'idée était de "gagner du temps", notamment "pour que les colonnes d'assaut se mettent en place". Avant l'intervention du Raid, le détenu a décidé de sa propre réddition.
Le preneur d'otages a utilisé une lame de 15 centimètres
Lors de la visite du ministre de la Justice, l'un des négociateurs qui est intervenu sur la prise d'otages a fait savoir que le détenu avait utilisé un couteau qu'il avait usiné lui-même, avec une lame d'une quinzaine de centimètres. "Une lame qui aurait pu faire des dégats", a indiqué l'un des membres de l'ERIS, l'équipe régionale d'intervention et de sécurité.
Eric Dupond-Moretti vient d'arriver à Condé-sur-Sarthe
Eric Dupond-Moretti vient d'arriver à Condé-sur-Sarthe, où il doit s'entretenir avec les personnels mobilisés sur la prise d'otages et les syndicats.
Le détenu interpellé "après intervention du RAID sur protocole de reddition"
A l'antenne de BFMTV, François Coudert, procureur de la République d’Alençon, a donné de plus amples détails quant à la fin de la prise d'otages à la prison de Condé-sur-Sarthe.
"Cette prise d’otage a concerné deux surveillants qui ont pu être libérés volontairement pour le premier vers midi et puis pour le deuxième après intervention du Raid sur protocole de reddition. Il a accepté volontairement de se rendre", a-t-il dit.
De plus, l'homme de loi a également rappelé que "cet individu était condamné pour des faits de tentative de meurtre et viol à la réclusion à perpétuité ", et qu'il avait "déjà été condamné" par le passé pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
Éric Dupond-Moretti confirme la fin de la prise d'otages
Quelques minutes après la fin de la prise d'otages dans la prison de Condé-sur-Sarthe, le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a tenu à féliciter "chaleureusement les personnels des ÉRIS et du RAID qui ont permis ce dénouement rapide. J’irai dès cet après-midi à leur rencontre."
Le ministre de la Justice a également tenu à apporter "(son) soutien aux deux surveillants victimes."
Le preneur d'otages s'est rendu
Selon des informations du ministère de la Justice, le preneur d'otages s'est rendu ce lundi en début d'après-midi après desnégociations avec le RAID.
De son côté, le deuxième otage a été libéré, choqué, et est pris en charge par un médecin et un psychologue.
Plusieurs incidents graves depuis 2013
Réputé pour accueillir des détenus sensibles, le centre pénitentiaire de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe a connu plusieurs incidents graves alors qu'elle est l'une des plus récentes et modernes de France, ouverte en janvier 2013.
En mars 2019, Michaël Chiolo, avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique. L'assaillant, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était ensuite retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de l'établissement. Après des tentatives de négociations, les forces d'élite de la police avaient lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant sa compagne.
Trois mois plus tard, en juin 2019, deux personnels pénitentiaires avaient été pris en otage par le "champion de la prise d'otage carcérale", Francis Dorffer et les deux surveillants étaient sortis sains et saufs.
Depuis son ouverture, plusieurs agressions, rébellions ou prises d'otage ont eu lieu dans l'enceinte de cette prison, accueillant des détenus réputés "difficiles" ou ayant déjà commis des violences en milieu carcéral, et souvent présenté comme l'établissement "jumeau" de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
Le preneur d'otages déjà condamné pour une précédente agression en détention
Selon des informations obtenues par BFMTV à la mi-journée, l'homme qui a pris en charge otage des surveillants au centre de détention de Condé-sur-Sarthe avait déjà été condamné à six mois de prison ferme pour une précédente agression, commise alors qu'il était détenu à Bois-d'Arcy, dans le département des Yvelines.
Selon une cource proche, les faits remonteraient à avril 2018. Au moment du repas, il exige des "excuses" de la part d'un surveillant, au motif que celui-ci avait évoqué l'affaire pour laquelle il était détenu.
Ce dernier refuse. En réaction, le détenu lance une barquette de semoule au visage du surveillant, rentre dans sa cellule, empoigne un couteau et tente de porter un coup. Il est immédiatement maîtrisé et le surveillant n'avait pas été blessé lors de cet événement.
L'individu n'est pas radicalisé
Quelques heures après le début de la prise d'otage à la prison de Condé-sur-Sarthe, on en sait désormais un peu plus sur le profil de l'intéressé. Selon le ministère de la Justice, ce dernier, né en 1987, ne présente pas de profil "terroriste ni radicalisé".
Des négociations sont toujours en cours avec le personnel pénitentiaire, tandis que les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) de Rennes sont arrivées sur place, a indiqué le même ministère.
Le détenu preneur d'otages avait été transféré à Condé-sur-Sarthe il y a environ un mois
Selon nos informations, le détenu preneur d'otage avait été transféré à la prison de Condé-sur-Sarthe il y a environ un mois. Il était précédemment incarcéré à Fleury-Mérogis.
Les ERIS sont arrivées sur place
Les Équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) sont arrivées sur place.
La surveillante prise en otage relâchée, un autre toujours retenu
La surveillante prise en otages à Condé-sur-Sarthe a été libérée. Un autre surveillant, celui qui a été blessé à l'oeil, est toujours retenu.
Condé-sur-Sarthe, l'un des centres pénitentiaires les plus sécurisés du pays
Ouvert en 2013, le centre pénitentiaire de Condé sur Sarthe a été présenté comme "la prison la plus sécurisée" de France, par les autorités, à l'époque.
"C'est un établissement qui met l'accent sur la sûreté et la sécurité. Il a donc été équipé en conséquence", explique Joaquim Pueyo, maire d'Alençon et ancien président du groupe parlementaire sur les prisons à l'Assemblée nationale.
Le 5 mars 2019 dans ce même centre pénitentiaire, Michaël Chiolo, un homme condamné à une peine de 30 ans pour une affaire de droit commun, avait poignardé deux surveillants avec un couteau en céramique puis s'était retranché dans une unité de vie familiale avec son épouse qui lui rendait visite. L'assaut avait ensuite été lancé, blessant le détenu et tuant sa femme.
Le 12 juin 2019, Francis Dorffer, un détenu radicalisé connu pour de multiples prises d'otages, avait pris en otage deux surveillants. Après des négociations, les deux gardiens avaient été relâchés "sains et saufs".
Les ERIS en route vers le centre pénitentiaire
Les équipes d'intervention et de sécurité (ERIS) de Rennes sont en route vers le centre pénitentiaire.
"Les forces de sécurité intérieure sont également mobilisées et le parquet est saisi", indique la Chancellerie dans un communiqué.
Des négociations engagées avec le preneur d'otages
Des négociations ont été engagées avec le détenu. La direction dialogue avec lui, il demande une négociation sur sa condamnation à perpétuité.
Une cellule de crise a imédiatement été ouverte.
Une prise d'otages est en cours au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe
Une prise d'otages est en cours au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. Un détenu y retient actuellement deux surveillants.