Disparues de Perpignan: le dossier "Simone" rouvert

L'enquête sur les deux disparues de Perpignan est désormais reliée à la disparition d'une autre femme, en 2004. Les deux affaires présentent de troublantes similitudes.

Edit à 10h00: la justice a décidé de rouvrir l'enquête sur la disparition de Simone de Oliveira Alves pour "enlèvement et séquestration". Selon la police, "la piste criminelle ne fait quasiment plus de doute" dans les deux affaires.

L'instruction avait été close en 2007, faute d'éléments probants. Mais les proches de Simone de Oliveira Alves, eux, n'ont jamais perdu espoir. Pas plus qu'ils n'ont jamais réussi à dissiper les soupçons qu'ils avaient envers Francisco Benitez, son amant de l'époque.

Jeudi, les enquêteurs ont décidé de rouvrir l'affaire judiciaire sur la disparition de cette serveuse de 28 ans, mère de quatre enfants, qui s'est volatilisée un soir de 2004 à Nîmes. La raison? Les similitudes avec la double disparition de Marie-Josée Benitez et de sa fille Allison, le 14 juillet dernier, à Perpignan, respectivement épouse et fille de Francisco Benitez.

Comme pour Marie-Josée et Allison, Francisco Benitez n’avait pas signalé rapidement la disparition de Simone. Comme pour sa femme et sa fille, il avait déclaré aux policiers qu’ils avaient eu une dispute. Comme pour elles, il leur a confié que Simone avait emporté ses affaires pour partir définitivement. Enfin, dans les deux affaires, Francisco Benitez, qui a emporté ses secrets dans sa tombe en se suicidant ce lundi, pourrait être le dernier témoin à les avoir vues.

Tous les proches réentendus

Les investigations passent donc désormais par Nîmes, dans le Gard, où la serveuse avait disparu. La police devrait rapidement réentendre tous ceux qui avaient été interrogés à l'époque, y compris les proches de Francisco Benitez.

Le fait que la mère de famille était serveuse dans un bar et fréquentait les milieux de la nuit avait pu conduire à privilégier l'hypothèse selon laquelle elle était partie de son plein gré à l'époque, explique une source proche de l'enquête.

Près de 150 personnes disparaissent chaque jour en France. La majorité concerne des mineurs, des fugues d'adolescents pour la plupart. Malgré tout, il reste près de 10.000 affaires non élucidées. Une attente insoutenable pour les familles, qui réclament la création d’un fichier ADN des corps anonymes retrouvés. Plus d’un millier de personnes sont enterrées sous X chaque année en France.

Alexandra Gonzalez