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Police-Justice

Chevaline: mystère autour d'une conversation et des passeports

Sur les lieux de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie.

Sur les lieux de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie. - -

Des témoins ont assisté à une conversation houleuse entre Saad al-Hilli et un homme non identifié, la veille de la tuerie, au camping où la famille passait ses vacances. Les enquêteurs s'interrogent sur la disparition des passeports de deux victimes.

Qui est le mystérieux inconnu avec qui Saad al-Hilli a été vu en train de discuter, la veille de la tuerie qui lui a coûté la vie ainsi que celles de sa femme et de sa belle-mère, mais aussi d'un cycliste, le 5 septembre 2012?

Le Parisien explique, ce vendredi, que l'ingénieur britannique de 50 ans a été aperçu en pleine discussion quelque peu animée avec un homme non identifié dans l'enceinte du camping le Solitaire du Lac, où il séjournait, le 4 septembre, par des voisins campeurs.

Individu non identifié

Arrivé au camping le Solitaire du Lac avec son épouse Iqbal, sa belle-mère Suhaila al-Allaf et ses deux filles Zainab et Zeena, le 3 septembre, Saad al-Hilli est vu en train de discuter pendant une demi-heure avec un homme non identifié, le 4 septembre, par plusieurs autres campeurs.

"Une discussion animée mais pas décrite comme véhémente. Mais chacun a son interprétation de ce qu'est une dispute en fonction de sa culture", analyse une source judiciaire citée par Le Parisien. Les gendarmes cherchent donc à connaître l'identité de cet individu, qui savait que la famille al-Hilli se trouvait au Solitaire du Lac, alors qu'elle venait d'y arriver et qu'elle avait séjourné dans un autre camping juste avant.

Nombreux coups de fil vers l'Espagne et la Suisse

Par ailleurs, le journal rapporte que le père de famille a passé plusieurs dizaines de coups de téléphone vers l'Espagne et la Suisse, pendant ce séjour au camping. Des conversations qui, semble-t-il, étaient toujours liées au conflit d'héritage qui l'opposait violemment à son frère, Zaïd al-Hilli, qui a clamé son innocence dans cette affaire.

"Cela tournait à l'obsession pour lui", confie une autre source judiciaire. Saad al-Hilli cherchait notamment à empêcher son frère d'accéder à un compte basé en Suisse, crédité de 964.000 euros. De l'argent laissé par leur père à sa mort, en août 2011.

Les passeports mystérieusement disparus

Par ailleurs, après plus d'un an de recherches, les enquêteurs n'ont toujours pas mis la main sur les passeports britanniques de deux des victimes du quadruple meurtre. Les papiers ont mystérieusement disparu, a indiqué le parquet, jeudi.

"On n'a jamais retrouvé le passeport britannique des époux al-Hilli. Les enquêteurs ont fouillé absolument partout, sur les corps, dans la caravane familiale, dans la maison de Claygate" en Angleterre, a ainsi expliqué Eric Maillaud, procureur de la République à Annecy. "Compte tenu du timing (de la tuerie), il n'est pas impossible que le tueur ait pris ces deux passeports" pour prouver qu'il avait bien tué ses victimes "mais ça paraît drôlement serré", a-t-il estimé.

Les enquêteurs ont cherché en vain ces passeports auprès des commissariats, des services des objets trouvés et des hôtels sur tout le trajet routier des al-Hilli, depuis Calais, jusqu'au lac d'Annecy, en passant par Rouen. De nouvelles recherches ont été lancées récemment. En revanche, détail troublant, Saad al-Hilli avait sur lui certains papiers d'identité, notamment ceux de son père décédé dont il se disputait l'héritage avec son frère.

A.S.