Bras de fer entre la ville de Nice et trois octogénaires menacés d'expulsion

Jeanne Venturino, comme sa soeur et son beau-frère, assure vouloir mourir dans la maison familiale construite par ses parents. - Valery Hache - AFP
Ils résistent encore et toujours. Jeanne Venturino, sa soeur Marcelle et son beau-frère Jeannot refusent de quitter leur maison qui se trouve sur le tracé de la route qui doit relier le centre-ville de Nice au stade Allianz Riviera, choisi pour accueillir des matches de l'Euro 2016. Le juge d'expropriation du tribunal d'instance de Nice va rendre ce mardi sa décision concernant l'expulsion ou non des trois octogénaires.
Depuis le 12 juillet 2012, la maison des trois retraités est sous le coup d'une mesure d'expropriation. Leur propriété doit être démolie pour laisser place à la nouvelle route tracée depuis le centre-ville de la préfecture des Alpes-Maritimes pour relier le stade de la ville en vue de l'accueil de l'Euro 2016 de football, en juin et juillet prochain.
Prêts à mourir chez eux
Mais Jeanne Venturino, Marcelle et Jeannot ont toujours refusé de partir. "Tout ce qu'on veut aujourd'hui, c'est finir notre vie ici", expliquait la première à Nice-Matin il y a quelques mois. "Cela fait plus de soixante ans qu'on vit ici, martelait sa soeur âgée de 84 ans. Ce sont mes parents qui ont fait construire. Il n'y avait rien, qu'une forêt de cannes qu'il a fallu faire défricher".
D'abord fixé au 26 novembre dernier, le jugement dans la bataille qui oppose les octogénaires à la ville a été mis en délibéré à ce mardi. Entre-temps, les retraités avaient obtenu gain de cause, assuraient-ils. Refusant de perdre d'avantage de temps sur ce chantier, la municipalité de Nice a imaginé en septembre dernier un tracé provisoire.
710.000 euros d'indemnisation
Ainsi, s'ils ne quittent pas leur maison d'ici mars prochain, la villa de Jeanne, Marcelle et Jeannot va se retrouver au coeur d'un rond-point giratoire. "De manière provisoire, la route à deux fois deux voies que nous aménageons passera de chaque côté de la villa des Venturino", a annoncé Christian Estrosi en évoquant un surcoût pour les travaux.
Le maire a assuré que pour lui, l'expulsion serait, sans aucun doute, prononcée par la justice, et que la maison serait alors démolie. Christian Estrosi expliquait alors ne pas comprendre l'attitude des trois octogénaires. "Une villa d'une valeur de 650.000 euros, à proximité de leur ancienne maison, leur est proposée à la vente", avait indiqué l'élu, qui a rappelé que les Venturino ont été indemnisés à hauteur de 710.000 euros.