Blanchiment : 17 mises en examen dont l'élue de Paris

Florence Lamblin - -
Dix-sept personnes ont été mises en examen suite au démantèlement d'un important réseau franco-suisse de blanchiment d'argent de la drogue, dont une élue parisienne écologiste.
Il s'agit d'un coup de filet majeur, une source policière faisant valoir que sur les seuls cinq derniers mois, ce réseau, actif depuis plusieurs années, a blanchi la bagatelle de 40 millions d'euros.
Parmi ces 17 personnes, Florence Lamblin, adjointe EELV au maire du XIIIe arrondissement, a été mise en examen pour "blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs", a-t-on appris samedi de source judiciaire.
>> Sa "mise en retrait" de ses mandats électoraux a été annoncée samedi
Trafic de drogue et collecte de fonds
Au total, sept personnes ont été incarcérées, essentiellement soupçonnées d'avoir participé au trafic de stupéfiants ou à la collecte des fonds issus de ce trafic. Les 10 autres ont été placées sous contrôle judiciaire, dont Florence Lamblin qui s'est vu imposer un cautionnement de 80.000 euros.
L'élue a démenti toute implication: "Elle m'a dit par SMS qu'elle n'y était absolument pour rien", a dit l'écologiste parisien, Yves Contassot.
Son avocat, Me Jérôme Boursican, a précisé sur BFM TV qu'elle possédait 350.000 euros sur un compte suisse créé en 1920 et provenant d'un héritage familial. Une "personne de confiance" l'a "mise en relation avec quelqu'un qui a rapatrié cet argent en France" et qui "s'est révélé impliqué" dans l'affaire de blanchiment, a-t-il expliqué. "S'il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas avoir déclaré 350.000 euros à l'ISF", a-t-il avancé.
A Genève, deux frères suisses d'origine marocaine ont été écroués tandis qu'une troisième personne a été remise en liberté. La durée de la détention provisoire, ordonnée en raison de l'importance des charges et des risques de fuite, a été fixée à 3 mois.
Concrètement, l'argent liquide provenant de la vente de la drogue aurait été remis aux clients français d'une société genevoise, "pas forcément au courant des dessous des transactions", selon le quotidien suisse Le Temps. Ces clients, dont "des architectes, des galeristes et autres commerçants", sont des évadés fiscaux.
En recevant l'argent liquide, ces clients évitaient de faire un virement, forcément suspect pour le fisc français, à partir de la société vers leurs comptes en France.