Affaire Omar Raddad: "Cela pourrait révéler des éléments inconnus"

Omar Raddad, gracié mais jamais innocenté, le 19 mai 2011. - Abdelhak Senna - AFP
Pour Omar Raddad, injustement condamné selon lui, l'espoir ressurgit. Des traces d'ADN "exploitables" ont été mises en évidence dans l'affaire du meurtre de Ghislaine Marchal, assassinée en 1991. Ces fragments cellulaires viennent d'être retrouvés dans les traces de sang de la victime, laissées sur deux portes et un chevron, qui étaient placés sous scellés depuis les faits.
Des comparaisons avec le fichier des empreintes
C'est sur ces deux portes qu'avaient été écrites les inscriptions "Omar m'a tuer", symbole de cette affaire, et "Omar m'a t". Pour la justice, Ghislaine Marchal, barricadée à l'intérieur de la cave, est l'auteur de ces mots. Pour Omar Raddad, ces inscriptions sont l'oeuvre du meurtrier.
"Des investigations ont été menées en utilisant des techniques qui n'existaient pas à l'époque du meurtre, sur les objets saisis les plus emblématiques de cette affaire. Des comparaisons vont être faites par rapport au fichier d'empreintes génétiques. Cela va être très délicat à interpréter, mais on ne peut absolument pas exclure que cela puisse révéler des choses qui n'étaient pas connues au moment du procès", explique sur RMC le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre.
La justice reste "prudente"
Dans l'hypothèse où ces traces ADN livreraient une nouvelle identité dans les prochains mois, il faudra trouver à qui elle appartient. Si ce profil n'est pas référencé dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), les enquêteurs pourront le comparer avec les suspects de l'époque, qui avaient été finalement écartés par la justice. Toutefois, le parquet se montre très "prudent": ces traces pourraient aussi "provenir des protagonistes de l'affaire, tout autant que de manipulations ultérieures aux faits".
Gracié mais pas innocenté, Omar Raddad espère obtenir la révision de son procès. L'ancien jardinier marocain n'a eu de cesse de clamer qu'il n'a pas tué sa patronne Ghislaine Marchal, âgée de 65 ans. Cette riche veuve d'un équipementier automobile, dont Omar Raddad était le jardinier, a été tuée à coups de couteau le 23 juin 1991. Son corps avait été retrouvé dans la chaufferie de sa villa de Mougins, dans les Alpes-Maritimes.